La Belgique vient d'annoncer l'arrêt de ses réacteurs en 2025. D'autres pays comme l'Allemagne ont fait le choix d'abandonner le nucléaire mais une partie des membres de l'UE, dont la France ou la Finlande continuent de défendre l'atome. Une véritable fracture a, donc, lieu en UE à un moment où la crise énergétique touche l'Europe et où les pays de l'UE sont menacés d'avoir froid cet hiver.
Fracture en UE. Deux blocs existent sur la question de l'emploi et de l'utilité du nucléaire pour la transition énergétique. Il y a ceux qui, comme la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Finlande, la République tchèque, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie, ont investi dans l'atome. La Finlande vient, d'ailleurs, de signer sa volonté d'investir dans l'énergie nucléaire. Ce mardi 21 décembre 2021, elle a ouvert le premier réacteur EPR, OL3, en Europe dans la centrale nucléaire finlandaise de la presqu'île d'Olkiluoto, plus d'une décennie plus tard que prévu, comme l'a annoncé la société d'exploitation Teollisuuden Voima Oyj. Le niveau de puissance doit désormais être progressivement augmenté avant de pouvoir raccorder le OL3, comme prévu, au réseau électrique national fin janvier. Il devrait atteindre sa pleine capacité en juin, puis couvrir environ 14 % de la demande totale d'électricité de la Finlande.
Les opérateurs et les média ont évoqué une journée historique pour le nucléaire finlandais. L’OL3 est un réacteur dit européen à eau sous pression, en abrégé EPR, qui a été construit par la société française Areva et le groupe Siemens. Jusqu'à ce jour, seuls deux réacteurs EPR ont été mis à la centrale de Taishan en Chine en service dans le monde. Trois autres au Royaume-Uni (Hinkley Point) et en France (Flamanville) sont toujours en construction après des retards. Même, si la Belgique a décidé d'arrêter comme prévu ses sept réacteurs nucléaires actuels en 2025, elle ne ferme pas la porte au nucléaire de nouvelle génération, comme le précise France24, selon un accord conclu, jeudi 23 décembre, entre les partenaires de la coalition gouvernemental.
En plein hiver, comme le signalait Observateur Continental, l'Allemagne ferme des centrales nucléaires et des centrales thermiques. Les prix grimpent alors que les pays de l'UE vont avoir froid cet hiver. La Slovénie, la Slovaquie et la Pologne affirment que l'énergie nucléaire protège les consommateurs européens de la volatilité des prix alors que les prix du gaz en Europe atteignent un niveau record depuis plusieurs mois.
Observateur Continental a, en outre, indiqué que le président Macron a appelé, en avril 2021, la Commission européenne à inclure les centrales nucléaires dans la taxonomie écologique, c'est-à-dire, reconnaître l'énergie nucléaire comme «verte». 4 réacteurs nucléaires sur les 56 sont à l’arrêt, ce qui a provoqué une catastrophe énergétique sur fond d'envolée du prix du gaz. Ainsi, la France relance son énergie nucléaire. Comme EDF le rapporte, «en France, le nucléaire est la 1ère source de production et de consommation d'électricité» et «elle provient de 56 réacteurs de différents niveaux de puissance constituant un parc réparti sur l'ensemble du territoire».
En comparaison, il y a actuellement six centrales nucléaires encore sur le réseau en Allemagne et selon la loi sur l'énergie atomique, les trois réacteurs les plus jeunes seront arrêtés au plus tard en 2022, les autres le sont depuis au plus tard la fin de 2021. Berlin a décidé, de manière aveugle, de miser sur l'énergie écologique comme les éoliennes ou le solaire. Cette politique allemande actuelle est en train, en raison de la réalité économique et des capacités de production de ces énergies vertes, de provoquer une crise importante dans ce pays car ces énergies écologiques ne produisent pas assez d'énergie. En France, selon EDF, la part de la production d'électricité produite par le nucléaire était de 70,6% en 2019, de l'éolien de 6,3% et du solaire de 2,2%. Le média Ingénieur.de a précisé en septembre 2021 que le rôle de l'éolien est faible, ce qui confirme le bon choix de la France de continuer dans le nucléaire.
Il est à noter que le discours pour l'énergie écologique connaît une baisse dans la population allemande. L'institut Allensbach vérifie tous les deux ou trois ans ce que les Allemands pensent réellement de la sortie du nucléaire. En 2021, 56% sont pour et 25% contre. En 2012, 73% étaient pour quitter le nucléaire. La fraction de ceux qui veulent quitter le nucléaire s'effrite chaque année de quelques points de pourcentage à chaque fois, note l'institut. Ces différents éléments confirment le bon choix français, et il ne serait pas surprenant de voir les Allemands changer d'opinion en voyant la facture augmenter et de devoir subir le froid. L'idéologie écologique, qui consiste à éteindre les centrales nucléaires, mène dans un cul-de-sac.
Olivier Renault
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