"La chancelière Angela Merkel a l'habitude de répondre très vaguement aux questions sur son état de santé. Qu'en est-il de Trump, Macron et Poutine?" – s'interroge le quotidien allemand Tagesspiegel.
Jeudi, lors de sa rencontre avec la nouvelle première ministre danoise Mette Frederiksen, Angela Merkel, contrairement à la pratique habituelle, a écouté les hymnes nationaux assise. Cet écart du protocole a donné lieu, une fois de plus, à des spéculations sur son état de santé, rapportent les journalistes Frank Herold, Tanja Kuchenbecker et Juliane Schäuble. "Vous pouvez être certains qu'avant tou, je suis bien consciente du niveau de responsabilité associé à mon poste, et je me comporte en conséquence, y compris en ce qui concerne ma santé", répond Mme Merkel elle-même. Comment d'autres personnalités politiques haut placées gèrent-elles les informations sur leur état de santé?
"La santé de Donald Trump fait l'objet des spéculations constantes. Le président, n'est-il pas atteint de troubles dissociatifs d'identité, de démence ou de la maladie d'Alzheimer? De telles questions se posent souvent aux moments où son discours devient particulièrement confus. Cependant, après un examen médical complet en 2018, son médecin personnel a fait valoir qu'il ne doutait pas des capacités mentales du président. Sauf que cette année, Trump qui se dit "un génie très stable", ne les a pas testées, n'ayant subi qu'un examen physique. (…) Le résultat: tout va bien dans son ensemble, sauf qu'il est obèse", rapporte l'article.
"Le but de l'examen médical officiel, dont les résultats plus ou moins détaillés sont publiés par le médecin responsable, c'est avant tout de présenter au peuple un président valide, apte au travail. Tout le reste serait considéré par beaucoup d'Américains comme une menace pour la sécurité nationale et un sujet opportun pour les opposants politiques, note le quotidien. En même temps, toute la vérité n'est toujours pas divulguée: il y avait des hommes politiques souffrant d'attaques cérébrales, de cancers, de crises cardiaques, de démences, mais le public américain le découvrait beaucoup plus tard". Le 25ème amendement à la Constitution des États-Unis définit les modalités de la destitution anticipée du président de ses fonctions en cas d'incapacité de travail, mais après, il reste encore à savoir comment définir cette incapacité, indiquent les auteurs de l'article.
En France, les résultats de l'examen médical du président ne sont pas publiés. "La santé du président est un sujet tabou. N'empêche que tout le monde en parle. Pourquoi Emmanuel Macron, a-t-il l'air si maigre et si pâle? – s'interrogeaient les médias à la fin de l'année dernière, au plus fort de la crise des "gilets jaunes". Il est soumis à un stress intense et ne mange plus correctement, disait-on à l'époque".
Macron lui-même ne parle pas de sa santé, tout comme ses prédécesseurs. Ainsi, l'état de santé de François Mitterrand, président français de 1981 à 1995, faisait circuler beaucoup de rumeurs. Dès le début de son mandat présidentiel, il aurait caché aux citoyens qu'il souffrait d'un cancer de la prostate – les Français ne l'ont découvert qu'en 1992, lorsqu'une intervention chirurgicale est devenue nécessaire, note le quotidien.
"L'état de santé du président russe Vladimir Poutine est une question d'importance nationale, mais aujourd'hui, on n'en parle guère plus. Avant, c'était différent: des spéculations étaient nombreuses. On lui attribuait toutes les maladies qu'on puisse imaginer, on parlait souvent du cancer. Si Poutine tombait malade, cela affecterait lourdement tout l'appareil bureaucratique de la Russie, disent les journalistes. Le chef du Kremlin ne fait pas que déterminer l'orientation stratégique de la politique. Presque tous les jours, on le voit à la télé s'occuper de ce qu'on appelle le "micro-management": il rencontre des ministres, des responsables politiques régionaux pour leur montrer: il est le seul à tout voir et à décider de tout".
"Le président est pris en photo alors qu'il fait du judo ou joue des muscles, torse nu. Poutine joue au hockey, il pêche, chasse, monte à cheval et fait de la plongée sous-marine. Toutes ces activités doivent montrer que les temps des secrétaires généraux chétifs, tels que Brejnev, Andropov et Tchernenko, sont révolus, tout comme ceux des performances bizarres de Boris Eltsine", rapporte le quotidien Tagesspiegel.