Le Général français (2S) Dominique Delawarde – Ancien chef «Situation-Renseignement-Guerre électronique 19» à l’état-major interarmées de planification opérationnelle, de plus en plus écouté au niveau international pour donner ses analyses sur les conflits en cours avec l'OTAN a envoyé à Observateur Continental son analyse sur le conflit entre les Houthis et l'Arabie Saoudite.
Le général Dominique Delawarde explique dans son analyse que les frappes revendiquées par les Houthis «c’est une action en légitime défense parfaitement compréhensible» car «les territoires tenus par les Houthis sont bombardés quotidiennement depuis près de quatre ans par la coalition initiée et conduite par l’Arabie Saoudite sous l’égide des États-Unis et d’Israël et de leurs vassaux occidentaux (FR et UK)». Dominique Delawarde parle du soutien de l'Iran: «Face à cette agression, les Houthis, incontestablement soutenus par l’Iran, ont résisté comme ils ont pu, puis se sont organisés». Depuis deux ans les Houthis mènent des attaques aux drones contre l'Arabie Saoudite qui «sont devenues au fil du temps, plus précises, plus puissantes, plus fréquentes, plus profondes». «Elles sont conduites en «légitime défense» dans le seul but de faire cesser l’agression saoudienne et l’ingérence de la «coalition occidentale» qui, toutes deux, sont meurtrières pour la population yéménite, et illégales car non approuvées par l’ONU. Des frappes houthies au coeur de l’Arabie Saoudite ne sont donc pas nouvelles. Elles ont toujours été annoncées avant (sans préciser l’objectif) et revendiquées après».
Pour Dominique Delawarde les Houthis, qui agissent en «légitime défense» et qui ont été aidés par l'Iran pour «construire des drones (ingénieurs, technologies)» n'ont pas besoin de l'Iran pour attaquer l'Arabie Saoudite. En outre, pour l'expert «tous les mouvements d’objets volants sont suivis avec précision, surtout au Moyen-Orient, tant par les Occidentaux que par les Russes qui disposent des moyens les plus sophistiqués pour le faire (radars, satellites)» et parle de l'incompétence ou d'un jeu trouble de l'Arabie Saoudite «je ne parle évidemment pas des Saoudiens qui disposent de tous ces moyens de protection anti-aériens de fabrication US mais qui ne savent peut être pas s’en servir...»
Dominique Delawarde rappelle que «les avions de la coalition saoudienne frappent quotidiennement le Yémen et que les bombes ou obus qui tuent les Yéménites sont de fabrication US, britannique ou française. Les bateaux qui assurent le blocus maritime du Yémen et réduisent la population yéménite à la famine le sont aussi». Dominique Delawarde dénonce les mensonges de l'OTAN et des Occidentaux: «Ce qui me frappe, c’est la frénésie des fausses accusations occidentales de plus en plus fréquentes et de moins en moins crédibles qui nous sont rabâchées quotidiennement par les médias mainstream. Tout ce qui ne va pas en Asie, c’est la faute à la Chine; tout ce qui ne va pas au Proche et Moyen-Orients, c’est la faute à l’Iran...» et rappelle qu'«on ne construit pas des politiques étrangères solides en imputant aux autres les résultats de ses insuffisances».
Dominique Delawarde constate que les responsables politiques ferment les yeux «sur les véritables causes des désordres mondiaux qui crèvent pourtant les yeux» et explique la cause du mal: «Il s’agit, avant tout, des ingérences néoconservatrices tous azimuts et tous prétextes dans les affaires de pays souverains, ingérences d’une coalition occidentale en déclin qui cherchent désespérément à maintenir son hégémonie sur le reste du monde et ses «avantages acquis» au sortir de la 2ème Guerre Mondiale». «L’origine des désordres mondiaux, c’est aussi la défense inconditionnelle et aveugle d’un état dont le comportement est souvent inacceptable, voire indéfendable et qui constitue, n’ayons pas peur des mots, un véritable «pot de pus» qui empoisonne l’existence de tous ses voisins des Proche et Moyen-Orients, mais aussi celle de la coalition occidentale toute entière depuis 72 ans…»
Pour Dominique Delawarde trois messages via les Houthis sont clairs: «une vingtaine de drones ont frappé des cibles à 1000 kilomètres en déjouant «le dôme de fer» saoudien, réduisant de moitié la production saoudienne de pétrole en une seule attaque».