Au moment du sommet sur le climat de l'ONU, Greta Thunberg a porté plainte contre la France et contre quatre autres pays sur la question du réchauffement climatique. Le discours de la jeune militante pour l'écologie était attendu pour de nombreuses raisons. Son parcours intrigue, émerveille certains et aussi agace, voire inquiète. A 16 ans, cette adolescente issue d'une bonne famille, qui, en théorie, n'a pas une expérience de la vie d'un adulte, voit les portes les plus importantes s'ouvrir devant elle comme par magie tout en sermonnant les adultes.
Le président des États-Unis, Donald Trump, présent que dix minutes à ce sommet, n'a pas assisté au discours de la jeune Suédoise. Greta Thunberg a prononcé un discours, dont elle a le secret, moulé dans l'émotivité, rempli de culpabilisation, proche du sermon à l'Assemblée générale de L'ONU sur le climat «montrant du doigt» les adultes comme de vilains enfants mal éduqués: «Mon message est que nous vous surveillons. Tout cela n'est pas normal. Je ne devrais pas être là. Je devrais être de retour à l'école, de l'autre côté de l'océan. Cependant vous vous tournez tous vers les jeunes pour trouver de l'espoir. Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves, mon enfance, avec vos paroles creuses. Cependant, je fais partie de ceux qui ont de la chance. Des gens souffrent, des gens meurent et des écosystèmes entiers s'effondrent». Greta Thunberg a de nouveau tablé sur le scénario catastrophe pour faire passer son message habillé d'une voix d'enfant pleurnicheuse. Le ton de cette voix semblait être bien appris et bien travaillé à l'avance comme si Greta Thunberg jouait un rôle sur scène dans une pièce de théâtre ou dans un film dont Hollywood a le secret: «Nous sommes au début d'une extinction de masse. Et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent! Et de contes de fées sur une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ?», «vous nous avez laissés tomber», «mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison», «si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis», «nous ne vous pardonnerons jamais», «nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. Le monde se réveille, et le changement arrive, que cela vous plaise ou non».
Greta Thunberg et quinze autres enfants ont déposé une plainte officielle devant le Comité des droits de l'enfant des Nations unies contre des pays, selon eux, pollueurs. l'Unicef a révélé que 16 jeunes gens, dont la Suédoise, âgés de 8 à 17 ans et issus de 12 pays différents, ont déposé une plainte devant le Comité des droits de l'enfant des Nations unies en expliquant que la crise climatique constitue une violation du droit des enfants. Cinq pays ayant ratifié le Protocole se rapportant à la Convention internationale des droits de l'enfant sont ciblés par cette plainte: le Brésil, l'Argentine, la Turquie, l'Allemagne et la France. Valeurs Actuelles trouve que Greta va trop loin et titre «Greta Thunberg déraille à l'ONU et attaque la France en justice». Pour Valeurs Actuelles, cette plainte est «inédite» car les 16 jeunes gens «ont reçu un soutien d’un cabinet international d’avocats (Hausfeld) et la bénédiction de l’Unicef» et que «depuis 2014, un «protocole opérationnel» autorise en effet les enfants à porter plainte devant le comité des droits de l’enfant de l’ONU». Valeurs Actuelles souligne que le président français a emboîté le pas à Greta Thunberg: «Dans la foulée, Emmanuel Macron a tenu à répondre à Greta Thunberg en invitant les dirigeants à s’impliquer davantage pour le climat» et a notamment dit «on ne peut pas laisser notre jeunesse manifester tous les vendredis. On ne peut pas voir notre jeunesse, en état de souffrance, parfois d'émotion comme on l'a vu toute à l’heure», faisant le jeu de Greta Thunberg.
Emmanuel Macron a cependant, même si ce dernier soutient la mobilisation pour le climat «toutes les mobilisations de notre jeunesse ou des moins jeunes sont utiles», dénoncé «les positions très radicales» «de nature à antagoniser nos sociétés» de l’adolescente suédoise. Le président français a notamment dit «je n’ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd’hui, sont en train de bloquer».
Olivier Renault