Un entrepôt réquisitionné du marché de Rungis va servir de morgue pour soulager les services funéraires de la région qui sont extrêmement sollicités en raison du nombre élevé de décès depuis l'épidémie du covid-19.
Pour faire face au grand nombre de décès survenus et à venir à Paris et en Ile-de-France en raison du Covid-19, la préfecture de police de Paris a décidé de réquisitionner une halle du marché de Rungis, dans le Val-de-Marne afin de la transformer en morgue, écrit ce jeudi le Parisien.
Selon les informations obtenues par le Parisien, l'aménagement du site par des services de pompes funèbres a débuté ce jeudi. Une capacité d'accueil de 800 à 1 000 cercueils dans cette morgue improvisée est évoquée. Semmaris, la société gestionnaire de Rungis, a confirmé cette information selon BFMTV.
Observateur Continental a contacté trois services funéraires sur Rungis et obtenu la confirmation d'un nombre de décès surpassant la norme et que les hôpitaux et les pompes funèbres sont dépassés face à la situation. «On n'arrive même pas à joindre les hôpitaux», «cela veut dire qu'ils sont très occupés», dit un collaborateur d'une agence funéraire. Par ailleurs, on apprend que les défunts sont placés dans un sac mortuaire hermétique et placés dans un cercueil scellé. Cependant les trois agences funéraires se trouvant sur Rungis et contactées par notre rédaction n'avaient pas été informées de la procédure par une note interne. Une seule avait été informée par la lecture de la presse. Les deux autres ne le savaient pas. «Actuellement, ils gèrent au jour le jour la situation», raconte une employée d'une autre agence funéraire signalant l'état d'urgence des autorités.
L'utilisation d'un bâtiment du marché permettra de soulager les services funéraires d'Ile-de-France qui sont débordés par le nombre de morts depuis le début de l'épidémie.
La préfecture de police précise dans un communiqué qu'il est question d' un «hall excentré et isolé des autres pavillons du marché» et qu' «il sera en mesure d'accueillir les premiers cercueils dès ce vendredi» et «les familles pourront quant à elles y avoir accès à partir de lundi». La préfecture ajoute que «ce lieu permettra de conserver dans les conditions les plus dignes et acceptables du point de vue sanitaire, les cercueils des défunts dans l'attente de leur inhumation ou crémation, en France ou à l'étranger».
Une société funéraire devra gérer ce site qui devra accompagner les familles. La préfecture indique que «des salons seront aménagés pour permettre aux familles de se recueillir autour du cercueil de leur proche avant son départ vers un cimetière ou un crématorium».
Olivier Renault