Le risque d'usage de l'arme biologique par des groupes extrémistes pourrait augmenter après la pandémie de coronavirus, car la situation actuelle a mis en avant la vulnérabilité de la société face aux virus et leur potentiel terrifiant, avertissent les experts du Conseil de l'Europe de la lutte contre le terrorisme.
La situation actuelle a montré la vulnérabilité de la société contemporaine face aux infections virales et leur potentiel terrifiant, stipule la conclusion des experts.
D'après les représentants du groupe d'experts du Conseil de l'Europe, où travaillent des spécialistes de sécurité, l'usage intentionnel par des terroristes d'un pathogène ou d'un autre agent biologique "pourrait s'avérer extrêmement efficace", alors que le préjudice infligé aux individus et à l'économie par le biais d'un tel virus pourrait être bien plus important qu'en cas d'attentat ordinaire. D'autant que certains groupes extrémistes ont déjà expérimenté de telles armes.
"Les points faibles et la mauvaise préparation mis en évidence pendant la pandémie donnent une idée pour savoir à quoi pourrait ressembler un attentat biologique", a écrit le quotidien Westdeutsche Allgemeine Zeitung en relayant les propos du secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres. D'après ses informations, cette question a déjà été soulevée au niveau de la direction de l'Otan, qui pense que la crise de coronavirus donnera des idées aux terroristes pour utiliser l'arme biologique. Les experts appellent les pays de l'Europe à mettre en place une réponse coordonnée à cette menace, créant notamment un système de surveillance commun qui aiderait dans l'enquête sur les cas suspects.
Plus tôt, Dan Smith, directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), a déclaré que sur fond de pandémie de coronavirus le thème du terrorisme international était passé au second plan, ce qui a renforcé l'influence des groupes terroristes au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie centrale et du Sud-Est. Cela concerne notamment l'Irak et la Syrie avec des signes de reprise de l'activité du groupe terroriste Daech. Alors qu'en Afghanistan il faut s'attendre au renforcement du mouvement radical islamique des talibans.
Selon Dan Smith, une nouvelle escalade de tension est possible dans la région de la Corne de l'Afrique et dans l'Ouest du Sahara, par exemple au Nigeria ou au Mali, car suite à la prolifération du coronavirus l'infrastructure étatique a nettement faibli, et les habitants ne reçoivent pas le soutien nécessaire. "C'est pourquoi certains rejoignent des groupes armés qui promettent, par exemple, un accès à la nourriture", a conclu le directeur du SIPRI.