Après le Royaume-Uni, le premier pays occidental qui a commencé à vacciner contre le coronavirus la semaine dernière, les 27 pays de l'UE s'apprêtent à suivre son exemple. Dès lundi un tel programme pourrait être lancé par l'Agence européenne des médicaments.
Les premiers à recevoir le vaccin seront les groupes de population vulnérables – les personnes âgées de plus de 70 ans, le personnel médical et social, les sauveteurs, les militaires, les pompiers. La plupart des Européens peuvent compter sur un vaccin plus près de l'été prochain.
Les pays de l'UE se préparent pour une vaccination massive contre le coronavirus. Comme l'a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, tous les pays de l'UE doivent lancer la vaccination le même jour pour souligner la cohésion dans la lutte contre le coronavirus.
Selon la responsable, les autorités des pays travaillent actuellement sur des plans nationaux de vaccination et sur la "logistique de distribution des dizaines de millions de doses de vaccin". L'Italie, la France, l'Allemagne, l'Espagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique, ainsi que la Suisse qui ne fait pas partie de l'UE sont déjà convenus de coordonner les "premiers piqûres". "Si tout ira bien, les premiers citoyens de l'UE pourront être vaccinés d'ici fin décembre. Et ce sera un très grand pas vers une vie normale. En d'autres termes, je veux simplement dire: il y a une lumière au bout du tunnel", a décrit la situation Ursula von der Leyen.
Les entreprises et les compagnies de transport ont pour objectif dans les plus brefs délais, dès que l'ordre sera donné, de livrer les millions de commandes dans des dizaines de destinations en respectant toutes les conditions de transport de vaccins, sachant que certains doivent être stockés jusqu'à -70°C.
Mais pour l'instant tous les regards sont tournés sur l'Agence européenne des médicaments (AEM), régulateur paneuropéen qui décide si un médicament correspond aux normes européennes. Quand l'AEM délivrera son autorisation qui sera confirmée par la Commission européenne, les pays membres de l'UE pourront acheter le vaccin et commencer son transport et distribution. Sachant que certains ironisent qu'à cause du Brexit l'AEM a dû déménager de Londres à Amsterdam, or maintenant la campagne nationale de vaccination a déjà commencé au Royaume-Uni (après l'autorisation délivrée par le régulateur local), alors que la bureaucratie européenne ralentit ce processus. Une demande a été déposée à l'agence par les compagnies BioNTech et Pfizer fin novembre, et l'AEM avait promis d'autoriser le vaccin d'abord avant la fin de l'année, puis avant Noël. Et maintenant (manifestement après la pression du gouvernement européen) la décision doit être annoncée ce lundi 21 décembre.
Toutefois, cela ne signifie pas encore que les Européens pourront bénéficier massivement d'un accès au vaccin.
Selon l'infectiologue en chef des Etats-Unis Anthony Fauci, il faut vacciner entre 75% et 85% des habitants pour assurer l'immunité de masse. Mais la production d'une telle ampleur est simplement impossible à l'heure actuelle.
Même l'Allemagne, malgré une origine partiellement allemande du vaccin, selon la revue Der Spiegel, au cours des premiers mois pourra obtenir seulement 3-4 millions de doses de vaccin. Par conséquent, les vaccinés seront deux fois moins nombreux compte tenu de la nécessité d'injecter deux doses de vaccin à chaque personne.
La majorité des pays rapporte qu'au cours des premiers mois ils comptent vacciner environ un cinquième de la population, mais d'ici l'été cela permettra de stabiliser nettement la situation. En priorité – les citoyens du groupe à risques de plus de 70 ans (notamment résidant dans les maisons de retraite), le personnel médical et social, les diabétiques, les personnes obèses, les patients souffrant de maladies oncologiques et pulmonaires.
Début 2021 est attendue la certification européenne d'autres vaccins (AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sanofi-GSK, CureVac, Moderna), par conséquent d'ici le printemps il y aura du choix et d'ici l'été la vaccination deviendra effectivement massive. Ainsi, d'ici la fin de l'été l'Allemagne espère vacciner près de 60% de la population.
"Nous commencerons vraisemblablement, dès fin-décembre-début janvier. […] Vous le voyez, le retour à la normale ne sera donc pas pour demain. Mais nous pouvons, j’en ai la conviction, maîtriser l’épidémie dans la durée", a déclaré le président français Emmanuel Macron. Jeudi il a été annoncé que ce dernier avait été contaminé par le coronavirus.
On s'attend à ce que dans tous les pays de l'UE la vaccination soit volontaire et gratuite, et certains se disent déjà prêts à se faire vacciner. Par exemple, l'ex-premier ministre de la Pologne Jaroslaw Kaczynski, 71 ans, et l'ex-premier ministre italien Silvio Berlusconi, 84 ans, ont accepté de se faire vacciner. Ce dernier, bien qu'il ait déjà guéri, a promis de se faire vacciner publiquement.
Alexandre Lemoine
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