05.10.2022
Malheureusement, les conséquences des évènements actuels seront plutôt négatives que positives du point de vue de la recherche de solutions pour mettre fin au conflit.
Premièrement, il est évident que la décision de rattacher les territoires des républiques du Donbass et des régions de Zaporijia et de Kherson empêche la possibilité d'un dialogue politique entre Kiev et Moscou, tout comme d'un dialogue politique entre la Russie et l'Occident. Le gouvernement ukrainien ne peut pas négocier dans ces nouvelles conditions, il ne peut pas reconnaître que l'Ukraine perd une grande partie de son territoire. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants occidentaux en ont déjà parlé.
C'est la raison pour laquelle au mieux il serait possible de compter sur des négociations concernant des questions techniques telles que la prolongation de l'accord céréalier, l'échange de prisonniers de guerre, la garantie de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijia, etc. Mais tout ce qui concerne le processus de paix global est reporté pour une durée indéterminée.
Deuxièmement, de toute évidence, l'Ukraine, avec le soutien de l'Occident, cherchera à reprendre ces territoires. Et Kiev ne dispose pas de beaucoup de temps, car d'ici la fin de l'automne ou le début de l'hiver les activités militaires pourraient être affectées par la mobilisation partielle qui se déroule actuellement en Russie.
L'Ukraine dispose d'une marge d'opportunité réduite pour renverser le cours du conflit à son avantage, ce qui pourrait signifier une escalade. Or vu que le statut des territoires change, l'escalade est possible non seulement du côté ukrainien, mais également du côté russe.
L'Occident craint vraiment que dans certaines circonstances la Russie puisse songer à l'usage de l'arme nucléaire tactique. Cela devient actuellement l'une des questions centrales qui sort même du cadre du conflit ukrainien, car les scénarios les plus négatifs sont envisageables, allant jusqu'à une guerre nucléaire. Cette circonstance doit également être prise en compte.
Et, bien évidemment, la décision de la Russie de changer le statut des territoires rattachés sera de toute évidence une raison de plus pour, à défaut d'augmenter, de maintenir le niveau du soutien des forces armées ukrainiennes par l'Occident. Le budget du Pentagone prévoit actuellement pour cela 12 milliards de dollars. En cas d'aggravation du conflit, d'une escalade géographique ou verticale, l'aide occidentale à l'Ukraine pourrait non seulement se maintenir, mais également augmenter.
Ce sont les conséquences inévitables du 30 septembre auxquelles la Russie sera confrontée à court terme.
Andreï Kortounov, docteur en Histoire, Directeur général du RIAC (Conseil russe des affaires internationales)
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