05.11.2022
Alors que s’aggrave la crise, en Europe, se renforce le «gouvernement de Goldman Sachs», la puissante banque d’affaires étasunienne: c’est-à-dire la nomination à des hautes charges gouvernementales de politiques appartenant au gotha financier.
Après Mario Draghi à la tête du gouvernement italien, un autre «homme de Goldman Sachs», Rishi Sunak, vient d’être mis à la tête du gouvernement britannique: expert en fonds spéculatifs, il a épousé la fille d’un milliardaire indien qui l’a placé à la direction d’une de ses sociétés financières. Carrière analogue à celle du président français, Emmanuel Macron, qui s’est formé dans la banque d’affaires étasunienne Rothschild.
Ces politiques et quelques autres, qui en même temps occupent des postes clés dans l’Union Européenne, entraînent l’Europe dans l’abîme de la crise en faisant le jeu de Washington. L’inflation de l’Eurozone marque un autre record en atteignant les 10% en septembre. A l’origine, on trouve la très forte augmentation du prix du gaz, provoquée par les sanctions contre la Russie. Le gaz russe à bas prix se trouve de plus en plus remplacé, dans l’UE, par le couteux gaz naturel liquéfié (GNL) étasunien sur la base du prix de référence fixé à la Bourse d’Amsterdam contrôlée par une grande société financière étasunienne.
Simultanément, l’Italie se trouve interdit d’importer du pétrole et du gaz à bas prix venant de Libye car le gouvernement italien «reconnaît» et finance le gouvernement fantoche de Tripoli et déclare «illégal» le vrai gouvernement libyen, celui de Benghazi. Dans l’interview réalisée par Michelangelo Severgnini, un important représentant politique de Benghazi -Abdul Hadi al-Huweej- ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement al-Thani, secrétaire du Parti du Futur Libyen- déclare que le gouvernement de Benghazi peut fournir à l’Italie du pétrole et du gaz à des prix très inférieurs à ceux du marché et peut offrir aux entreprises italiennes de grosses opportunités de travail en Libye.
D’où la nécessité que l’Italie, d’une part abolisse les sanctions contre la Russie et rouvre l’importation de gaz russe, d’autre part fasse un accord économique avec Benghazi.
Pour cela, il faut que l’Italie sorte de la guerre -militaire, économique, politique, médiatique et idéologique- qui est en train de bouleverser notre vie. L’ objectif vital de la campagne ITALIE HORS DE LA GUERRE [qui a été] lancée il y a quelques jours, est en train de recueillir de croissantes adhésions.
[La campagne ITALIE HORS DE LA GUERRE est un appel à la mobilisation pour la sortie de guerre de l'Italie, contre les sanctions contre la Russie, en faveur de notre pays comme médiateur de la paix». La même campagne italienne demande à sortir «de la guerre qui fait rage de l'Europe à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient», et invite à œuvrer pour une solution diplomatique, et à sauver l'économie]. Les acteurs de cette campagne martèlent que «le gaz russe est le moins cher du monde», et qu' «empêcher son utilisation, le remplacer par du GNL dont le prix est déterminé par des mécanismes spéculatifs, constitue un acte de guerre contre l'Italie et les Italiens», car «les familles, les travailleurs, les petites et moyennes entreprises de tous les secteurs - commerce, agriculture, industrie, élevage, pêche, restauration, tourisme - déjà fortement touchés par les confinements sont concernés. «Le coût de la vie ne cesse d'augmenter. Faillites, fermetures, licenciements et licenciements, désindustrialisation, effondrement de la consommation, dégradation et misère croissante en sont la conséquence la plus immédiate», dénoncent-ils].
Ce mouvement italien invite à «participer à la construction d'une grande alliance anti-guerre transversale pour l'économie et le bien commun. Ils appellent «à l'unisson au retrait des sanctions, au retrait de la guerre» et demande «à l'Italie d'intervenir activement pour la reconstruction des conditions de paix». «Nous disons non aux sanctions, non au financement de la guerre et à l'envoi d'armes, non aux dépenses militaires, oui à un rôle actif de notre pays en tant que médiateur de la paix», font-ils savoir].
Manlio Dinucci
Source: https://www.mondialisation.ca/la-guerre-economique-qui-bombarde-litalie-et-leurope/5672302
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental