08.02.2023
Un sommet UE-Ukraine s'est tenu la semaine dernière à Kiev. De hauts responsables de Bruxelles ont évoqué avec les autorités ukrainiennes les perspectives de l'adhésion du pays à l'UE.
Mais ce sommet ne s'est pas penché sur les problèmes à régler par le gouvernement ukrainien pour rejoindre l'UE, par exemple l'éradication de la corruption à tous les niveaux du pouvoir et de la société, mais sur l'opposition à "l'agression russe non provoquée", comme le dit l'Occident. Et évidemment de l'aide à la "victime de l'agression" avec de l'argent et des livraisons d'armements lourds.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell n'a pas précisé où l'UE (en tant qu'organisation politique et non militaire) trouverait l'armement à livrer à l'Ukraine.
La visite de la haute délégation de l'UE à Kiev semble provocante pour beaucoup de gens en Russie et pas seulement. D'où la question: pourquoi la Russie le tolère-t-elle?
Il n'y a pas encore de réponse à celle-ci dans le champ médiatique russe. Outre les solutions militaires il existe aussi la notion d'utilité politique. Même si on devine certaines solutions. C'est ce que prête à penser le groupement régional conjoint des forces russo-biélorusses créé sur le territoire de la Biélorussie en octobre 2022.
Selon les médias, qu'on peut croire ou non, près de 70.000-80.000 hommes, 170 chars, 220 véhicules blindés et une centaine de systèmes d'artillerie de gros calibre ont été projetés de Russie en Biélorussie. Ainsi que l'aviation de chasse et d'assaut.
Pour quelle raison? Avant tout pour défendre les frontières ouest de l'État biélorusse allié. La 1ère division de l'armée de terre américaine est récemment arrivée en Pologne avec 700 chars Abrams. Alors que des chasseurs, avions d'attaque au sol, avions de reconnaissance et même bombardiers stratégiques en rotation sur ses aérodromes et qui effectuent des vols réguliers le long des frontières aériennes de la région russe de Kaliningrad et de la Biélorussie. La voïvodie de Poméranie abrite une base américaine de défense aérienne capable de tirer des missiles de croisière de longue portée Tomahawk qui peuvent embarquer, comme les chasseurs F-16 et F-22, des ogives nucléaires.
Sachant que l'armée polonaise compte plus de 60.000 militaires et son commandement a rappelé 50.000 réservistes. Sachant que le président Andrzej Duda, le premier ministre Mateusz Morawiecki et le ministre de la Défense Marius Blaszczak n'hésitent pas à menacer la région de Kaliningrad, la Biélorussie et de reprendre l'Ukraine occidentale, sans parler des politiciens comme le chef du parti Droit et Justice Jaroslaw Kaczynski.
Des troupes américaines renforcées jusqu'à un bataillon se trouvent également en Lituanie. Des chasseurs des pays de l'Otan capables d'embarquer des bombes nucléaires américaines B61 entreposées en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et en Turquie, sont en veille sur l'aérodrome de Kaunas. Jusqu'à 20.000 militaires ukrainiens se concentrent à la frontière sud de la Biélorussie.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré à plusieurs reprises que Kiev avait tenté à différentes reprises d'impliquer son pays dans la guerre. Notamment en tirant des missiles tactiques Tochka-U interceptés par la défense aérienne biélorusse, ainsi que la chute d'un missile de S-300 sur le sol polonais était également une provocation ukrainienne. Même le secrétaire de l'Otan Jens Stoltenberg l'a reconnu en disant que le missile était ukrainien, tout en rejetant la responsabilité sur la Russie.
Il se pourrait que les provocations à la frontière polono-biélorusse et polono-ukrainienne soient appelées à détourner l'attention du groupement allié russo-biélorusse de l'aide à l'opération militaire spéciale pour libérer entièrement les régions de Kherson et de Zaporijia et les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, attirer les forces nécessaires à la frontière polonaise et ukrainienne du côté de la Biélorussie.
Il n'est pas à exclure qu'en cas de vaste offensive russe sur la ligne de contact à l'est avec l'armée ukrainienne, le groupement biélorusse devra effectuer une manœuvre de coupure et bloquer la frontière polonaise, empêcher une offensive des forces polonaises dans les régions ouest de l'Ukraine et, en capturant le hub ferroviaire de Lvov, couper les voies d'approvisionnement de l'armée ukrainienne en matériel occidental. Que ce soit en Patriot, Abrams ou Leopard. Et en même temps en munitions pour lance-roquettes multiples, en combustible pour chars, canons automoteurs, véhicules de combat d'infanterie et d'autres véhicules blindés.
Reste à voir pendant combien de jours ou semaines l'armée ukrainienne pourra tenir après cela. Et comment Ursula von der Leyen et Josep Borrell avec les commissaires de l'UE pourront vraiment aider Kiev.
L'information obtenue à partir de sources ouvertes russes
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