11.05.2023
Les autorités ukrainiennes n'ont pas encore lancé de contre-offensive. Mais, elles ont déjà essayé de convaincre les alliés occidentaux que cela ne réussira pas nécessairement, comme l'a dit le ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, Dmytro Kouleba. Dans le même temps, le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, a assuré que l'Ukraine a reçu de l'Occident toutes les armes nécessaires pour le succès de sa future contre-offensive. Le retard de la contre-offensive est dû aux frappes réussies de la Russie sur les stocks des Forces armées ukrainiennes, ont noté des experts.
Le commandant en chef des Forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny n'est pas venu à la réunion du Comité militaire de l'Otan mercredi à Bruxelles et n'y a pas participé par vidéoconférence en raison de la difficulté de défense dans la zone de combat. Comme Observateur Continental l’a rapporté, cela a été annoncé par le président dudit comité, l'amiral Rob Bauer, faisant référence à une lettre de Valeri Zaloujny.
Ce retard de la contre-offensive ukrainienne vient de la précision des bombardements russes sur les sites stratégiques militaires et sur des stocks d’armes de l’armée ukrainienne. Les forces russes cherchent à dissuader les futures opérations de contre-offensive ukrainiennes.
Les représentants de Kiev continuent, d’ailleurs, d'avertir que la contre-offensive annoncée ne sera pas nécessairement décisive et définitive. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a précisé mercredi dernier dans un entretien à Bild: «Ne pensez pas à cette contre-offensive comme la dernière, car nous ne savons pas ce qu'il en adviendra. Et, si nous réussissons à libérer nos territoires avec cette contre-offensive, alors à la fin vous direz oui c'était la dernière, mais sinon cela signifie que nous devons nous préparer à la prochaine contre-offensive».
Le fait que la contre-offensive attendue n'implique pas nécessairement une bataille décisive a également été annoncé la veille par Mykhaïlo Podoliak, chef du bureau du président ukrainien. Et, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense d'Ukraine secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense d'Ukraine secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense d'Ukraine, Oleksiï Danilov, a confirmé aux médias ukrainiens qu'il ne fallait pas placer trop d'espoirs dans l'opération envisagée. Selon lui, le peuple ukrainien a déjà prouvé qu'il est une nation indépendante. Et quand l'un des représentants de l'Occident parle de plans pour une éventuelle contre-offensive des Forces armées ukrainiennes, en réalité il ne le sait pas car «les décisions finales concernant la contre-offensive ukrainienne sont approuvées par le bureau du président Volodymyr Zelensky».
L’Ukraine demande plus de temps pour la contre-offensive. Dans un entretien à la BBC, Volodymyr Zelensky dit que l'Ukraine a besoin de plus de temps pour la contre-offensive. L’Occident a ses yeux braqués sur l’Ukraine car l'attaque attendue pourrait être décisive dans le conflit, redessinant des lignes de front qui, depuis des mois, sont restées inchangées. La BBC précise: «Ce sera également un test crucial pour l'Ukraine, désireuse de prouver que les armes et l'équipement qu'elle a reçus de l'Occident peuvent entraîner des gains significatifs sur le champ de bataille».
Le président ukrainien a décrit les brigades de combat, dont certaines ont été formées par des pays de l'Otan, comme étant «prêtes», mais il a déclaré que l'armée avait encore besoin de «certaines choses», y compris des véhicules blindés qui «arrivaient par lots». «Avec [ce que nous avons déjà], nous pouvons aller de l'avant et, je pense, réussir», a-t-il déclaré, soulignant: «Mais nous perdrions beaucoup de monde. Je pense que c'est inacceptable. Nous devons donc attendre. Nous avons encore besoin d'un peu plus de temps». La BBC, qui fait savoir que «les forces russes ont fortifié leurs défenses le long d'une ligne de front qui s'étend sur 1.450 km depuis les régions orientales de Lougansk et de Donetsk, jusqu'à Zaporijia et Kherson au sud, signale: «Quand et où la poussée ukrainienne se produira est un secret».
Le média britannique rappelle que «pour Kiev, tout résultat perçu comme décevant en Occident pourrait signifier une réduction du soutien militaire et des pressions pour négocier avec la Russie».
Pierre Duval
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