28.08.2023
Le gouvernement allemand actuel ne tire pas les leçons des erreurs de ses prédécesseurs sur la question de l’arrivée des migrants en Allemagne et sur la montée de la pauvreté et du mécontentement des citoyens allemands.
Qui ne se souvient pas de l’Allemagne sous la responsabilité de la chancelière Angela Merkel quand cette dernière a pris la décision d’ouvrir en 2015 les frontières de l’UE au mépris des lois internationales, des lois de l’UE, des lois allemandes, pour faire rentrer des millions de migrants? Des experts du droit ont évoqué le fait qu’elle a «peut-être agi en passeur avec sa décision du 5 septembre», ce qui est punissable par la loi. Avec Angela Merkel l’exécutif a «renoncé à l'exigence d’avoir un passeport et aux autres dépôts de garantie d'entrée», constate le professeur en droit Henning Ernest Mueller. Mais, les plaintes contre la chancelière allemand ont été abandonnées car les tribunaux ont évoqué le cas de force majeur d’aide humanitaire pour importer des migrants en Europe.
«Le 31 août 2015, Angela Merkel prononçait les trois mots qui resteront dans les livres d’histoire. «Wir schaffen das», (nous y arriverons), assurait la chancelière, alors que les réfugiés se précipitent aux portes de l’Allemagne», rappelle L’Echo. Des milliers de réfugiés venus de Syrie et d’Afghanistan ont alors obtenu le statut de réfugié, même si les communautés allemandes n’ont pas pu faire face à un tel flux. Aujourd’hui, il semble que les politiciens allemands sont en train de se prendre l’effet boomerang de cette décision, même s’ils mettent au premier plan le problème de la pauvreté des enfants dans les familles de migrants.
«Plus d’un employé de nettoyage sur trois n’a pas la nationalité allemande», fait savoir le média Mediendienst Integration informant sur les statistiques des migrants en Allemagne, rajoutant qu’ils sont aussi en même nombre dans la construction. En majorité, les réfugiés trouvent des emplois non qualifiés. Le miracle attendu et vendu à la population comme quoi les migrants allaient fortement subvenir à l’économie du pays ne s'est pas produit. Comme auparavant, les réfugiés occupent aujourd’hui des emplois auxiliaires et nombre d’entre eux n’ont pas du tout trouvé leur place sur le marché du travail et vivent des prestations sociales. Plus de 170 milliards d’euros n’ont pas suffi à stopper une puissante vague migratoire et à intégrer les réfugiés dans la société allemande. «En 2021, 4,5 millions de salariés étrangers travaillaient en Allemagne (sur un total de 33,8 millions de salariés)», continue le média Mediendienst Integration informant.
En 2018, Focus rapportait que «depuis le début de la crise des réfugiés en 2015, le gouvernement fédéral a dépensé au moins 43,25 milliards d'euros en matière d'asile». «En 2021, l’Allemagne a dépensé environ 21,6 milliards d'euros en faveur des réfugiés», souligne l’Agence fédérale pour l'éducation civique.
«Les immigrés pillent-ils le système social allemand?», titre le Neue Zürcher Zeitung en mars dernier. Avec les sanctions appliquées contre la Russie, l’inflation a fait retourner le poids de la réalité dans la vie politique en Allemagne. Les citoyens allemands constatent que leur Etat dépense trop d’argents pour les migrants et pas assez pour les autochtones. La colère monte et le gouvernement fait d’une coalition de gauche, d’écolos et de la droite libérale craint de voir maintenant le poids de l’AfD, parti d’extrême droit, prendre du poids dans les urnes.
«En Allemagne, environ un enfant sur cinq grandit dans la pauvreté», affirme la présidente de l'Association allemande de protection de l'enfance, Sabine Andresen. «Les opportunités en matière de santé et d'éducation des enfants qui grandissent dans la pauvreté sont gravement affectées. Cela a également un impact économique», a-t-elle ajouté. Die Zeit avertit qu’alors que la ministre allemande de la Famille, Lisa Paus, s’engage pour dépenser 12 milliards pour les enfants en Allemagne, le ministre fédéral des Finances Christian Lindner (FDP) se disputent avec elle depuis des mois sur le montant qui devrait être disponible pour l'introduction d'une sécurité de base pour les enfants à partir de 2025. «Christian Lindner n'a initialement inscrit que deux milliards dans la planification financière de l’Etat fédéral allemand», signale l’hebdomadaire d’outre-Rhin.
Les efforts de la ministre allemand de la Famille, Lisa Paus, pour lutter contre la pauvreté des enfants en Allemagne sont loin d'être une réalité, selon Focus. Cela est dû au fait qu’elle est issue de l’aile gauche du parti Union 90/Verts, où, disent-ils, toutes les solutions aux problèmes sociaux consistent à retirer et diviser. Pour ces hommes politiques allemands, écrit l’hebdomadaire, le problème est résolu simplement: ils prennent «un arrosoir subventionné et y versent de l'argent».
Les faits montrent que le nombre d’enfants pauvres parmi les enfants allemands a diminué d’un tiers depuis 2015. Et, le nombre d’enfants pauvres réfugiés d’Afrique et d’Asie augmente. C'est une politique migratoire négligente qui transforme la «sécurité de base des enfants » en tonneau des Danaïdes.
Focus qualifie la politique migratoire des Verts de «cocktail social explosif». «Le nombre de réfugiés augmente, tout comme le regroupement familial. La pauvreté des enfants immigrés augmentant également, un cocktail social explosif se prépare. Au cœur des critiques: la politique d’immigration verte», écrit Ulrich Reitz.
Il avertit: «Ensemble, la forte immigration via le droit d’asile et l’immigration via le regroupement familial des proches feront de 2023 une année record dans un avenir prévisible»; «400.000 personnes pourraient venir chez nous cette année»; «Depuis 2015, le nombre d’enfants d’immigrés demandeurs d’asile bénéficiant du Hartz IV (RSA allemand) ou du revenu de base est passé de 366.000 à 933.000 personnes»; «Les chiffres augmentent, et avec eux la misère sociale»; «La pression monte dans la chaudière», note le journaliste de Focus.
Finalement, Ulrich Reitz stipule que les Allemands «craignent pour la sécurité intérieure» et qu’ ils ont l'impression d'avoir affaire à une élite politique et intellectuelle de plus en plus renfermée qui ne comprend plus les préoccupations des citoyens et qui ne veut ni ne peut communiquer avec eux».
Observateur Continental révélait que «l'extrême droite (AfD) est devenue la deuxième force politique la plus populaire en Allemagne». Les sondages en faveur de l’AfD sont en augmentation constante, d’ailleurs.
Julien Le Ménéec
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