Christine Lagarde, qui se prépare à devenir présidente de la Banque centrale européenne (BCE), considère la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine comme la plus grande menace pour l'économie mondiale.
Présidente du Fonds monétaire international (FMI) depuis 2011, qui dirigera la BCE à partir du 1er novembre, Christine Lagarde a déclaré que les taxes réciproques adoptées par les Etats-Unis et la Chine réduiraient la croissance économique mondiale de 0,8% en 2020.
"C’est un chiffre très important", a déclaré Christine Lagarde dans une interview à la chaîne américaine CNBC. "C’est moins d’emplois. C’est moins de travail. C’est moins d’investissements. C’est plus d’incertitude. Cela pèse comme un gros nuage noir sur l’économie mondiale."
Et d'ajouter: "Je pense que le commerce, la menace qui pèse sur le commerce à l'heure actuelle, est le plus gros obstacle pour l'économie mondiale."
"Plus cela dure, plus l'incertitude grandit. Et si vous êtes un investisseur, si vous êtes une entreprise, petite, moyenne ou grande, vous n'allez pas investir, vous allez attendre. Vous allez rester assis et vous demander où seront organisées les chaînes d'approvisionnement", a déclaré Christine Lagarde.
La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine dure depuis plus d'un an. Les deux pays ont adopté des taxes réciproques pour des centaines de milliards de dollars.
L'agence de notation internationale Fitch Ratings a indiqué fin août que depuis l'été 2018 on assiste à un ralentissement synchronisé de la croissance économique dans 20 pays du monde affichant le plus grand PIB. Selon les experts de Fitch, la détérioration significative de la situation dans le commerce mondial en est l'une des principales raisons.
Le chef du Trésor américain Steven Mnuchin a déclaré lundi qu'avec son représentant américain au commerce Robert Lighthizer ils organiseraient des négociations commerciales avec le vice-premier ministre chinois Liu He dans deux semaines. D'après Steven Mnuchin, les négociateurs des deux pays ont progressé dans l'apaisement de la tension commerciale lors des entretiens au niveau des adjoints la semaine dernière.