Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants et chef de file des démocrates, a annoncé, ce mardi soir lors d'une conférence de presse, que que la Chambre des représentants ouvre une enquête qui est la première étape d'une procédure de destitution visant Donald Trump. Le président américain est soupçonné d’avoir abusé de ses pouvoirs pour nuire à son potentiel rival dans la présidentielle de 2020, Joe Biden.
La Chambre va examiner si Donald Trump a cherché à obtenir l’aide de l’Ukraine pour obtenir des informations susceptibles de nuire à Joe Biden, favori dans la course à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020. «Le président doit rendre des comptes. Personne n’est au-dessus de la loi», «les actes du président jusqu'à ce jour ont violé la Constitution a déclaré Nancy Pelosi», «Aujourd'hui, j'annonce que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d'une procédure de destitution», a-t-elle annoncé.
Sur un plan stratégique, Nancy Pelosi, a demandé aux six commissions de la chambre basse qui enquêtent déjà sur le président républicain de se placer dans le cadre de cette procédure. En fait, cela signifie que, si les six commissions rassemblent suffisamment d'éléments à charges, elles pourront rédiger des textes de mise en accusation, qui seront soumis au vote en séance plénière.
Donald Trump a répliqué rapidement sur Twitter en dénonçant «une chasse aux sorcières pourrie». «Ils disent tous que cela serait positif pour moi lors de l'élection» a cependant dit le président américain qui va se présenter en novembre 2020 à un deuxième mandat de quatre ans.
Comme les démocrates possèdent une majorité à la Chambre, le président Trump court un risque sérieux d'être mis en accusation ce qui n'est arrivé que de fois à deux de ses prédécesseurs dans toute l'histoire des Etats-Unis.
La procédure de destitution se déroule en plusieurs étapes. La Chambre des représentants enquête et, s'il y a lieu, rédige et vote à la majorité simple des motifs de mise en accusation («impeachment») contre le président.
Si la Chambre vote l'impeachment, le Sénat organise un procès. La décision de culpabilité est prononcée par les sénateurs à la majorité des deux tiers, ce qui, au vu de la configuration actuelle du Sénat à majorité républicaine, est une hypothèse improbable.