La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a annoncé dans un entretien avec Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV le renvoi de Ségolène Royal de la fonction d'ambassadrice des pôles.
Les critiques répétées de la socialiste envers la politique gouvernementale lui avaient valu, le 7 janvier, une lettre du ministère des Affaires étrangères la rappelant à son «devoir de réserve» et la sommant de mettre un terme à ses critiques, sous peine d'être limogée de sa fonction d'ambassadrice des pôles.
La femme politique avait accusé le président français de «semer le désordre» et avait aussi dénoncé la hausse du prix du gaz comme étant «un scandale citoyen». Au mois de novembre 2018, l'ancienne ministre avait déclaré sur Europe 1 en s'exprimant sur la révolte des Gilets jaunes: «C'est une désolation pour la politique ce que l'on voit. On n'a pas le droit de perturber un pays, de semer le désordre avec des décisions politiques qui mettent les Français en rage!». Sur l'augmentation du prix du gaz: «Quand j'étais ministre de l'Énergie, les prix de l'électricité et du gaz n'ont pas augmenté parce que je protégeais les consommateurs».
Une enquête de Radio France a montré que l’ambassadrice des pôles ne s’est jamais rendue au conseil de l’Arctique depuis la date de sa nomination de juillet 2017. Les journalistes ont découvert que ses collaborateurs, eux payés par le Quai d'Orsay, ont participé aux activités de sa fondation qui étaient notamment et surtout centrées sur le continent africain. Le ministère des Affaires étrangères avait mis à disposition une enveloppe de 100 000 euros de frais de mission par an pour le rôle d'ambassadrice des pôles. En outre, ces derniers ont effectué la promotion de son livre. En juin 2017, elle avait promis sur le plateau de BFMTV de «mettre ses compétences au service du combat climatique».
Invitée jeudi à l'antenne d'Europe 1, Ségolène Royal croit en son destin pour incarner une gauche sociale-démocrate et écologique pour faire face à Emmanuel Macron. «Ma candidature coche toutes les cases: il s’agit de desserrer l’étau qui se met en place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Je veux faire comprendre aux Français qu’il ne faut pas désespérer», a-t-elle déclaré.