La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, appelle, au profit d’une Europe des nations et des peuples, ces derniers à tourner le dos à l’Union européenne.
Marine Le Pen déclare dans un article rédigé par elle et paru dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles que l'UE, tout en ayant été une «tentative assez classique de bricoler des mythes», vit «les derniers feux d’un rêve impérial finissant» «au lendemain du douloureux divorce avec la Grande-Bretagne» alors que «l’Union européenne s’apprête à fêter en grande pompe les 70 ans de la déclaration Schuman».
La fille de Jean-Marie Le Pen dit que «rien de durable ne se cristallise autour de symboles ou d’événements qui n’en sont pas».
Elle explique qu' «un empire qui se réduit à un marché est dès l’origine condamné» et compare l'UE à «l’empire soviétique qui, lui aussi, encombra tant de conversations sombra de ses inepties idéologiques» et qu' «il n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir qui s’efface au fil du temps qui passe», donnant un aperçu historique de ce que restera de cette UE. Mais, tout en questionnant si «l’idée européenne serait morte?», elle affirme «moins que jamais! car «l’Union européenne n’est pas l’Europe; elle relève d’une tragique méprise, d’une odieuse contrefaçon».
«L’Union européenne, cet assemblage de laboratoire d’un mondialisme triomphant, cette construction artificielle qui se vivait comme la préfiguration du gouvernement planétaire, a vécu», écrit la présidente du Rassemblement national.
Elle voit la source de cette rupture «avec la crise du covid où cette gouvernance hors peuple s’illustra par son inconsistance et son indifférence» et ce qui explique que «le désamour des peuples se mute de plus en plus en aversion» car «aujourd’hui, la crise sanitaire est venue donner une signification et donc une légitimité nouvelle à des mots que la faiblesse de nos dirigeants avait conduit à excommunier: «souveraineté», «frontières», «Etat stratège», «intérêts nationaux».
Appelant à ce que «chacun de nos pays puisse continuer à coécrire l'histoire du monde», Marine Le Pen, voyant «le retour du peuple comme source ultime de la légitimité du pouvoir» souligne que «le troisième millénaire qui fait ses premiers pas, nous invite à renouer avec cette réalité vivante et fière pour qu’avec le génie propre de son peuple, de sa nation, de son Etat, chacun de nos pays puisse continuer à coécrire l’histoire du monde» car «l’Europe authentique est celle de la mémoire et de la transmission, des affections et des coopérations consenties» et qu' «elle ne peut s’organiser qu’autour des nations, ces nations diverses et créatives que des siècles ont forgées».
La candidate à la présidentielle de 2022 conclut que «la coopération continentale qui se réaffirmera ainsi, ne puisera sa vigueur et sa cohésion que dans le respect absolu des légitimes sentiments nationaux qui sont la source vive de chacun de nos pays» car «le changement de cycle que nous vivons scelle le retour des peuples et donc, dans chacun de nos Etats», que «des peuples souverains dans des Etats souverains», qu’ «une Europe qui retrouve les voies de la coopération dans le respect des Nations, c’est là un ordre naturel qui reprend tranquillement sa place».