L'OCDE a annoncé ce mercredi à Paris, en présentant un rapport économique, que la pire récession en temps de paix en 100 ans est attendue.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les citoyens, les entreprises et les Etats doivent faire face à des conséquences extrêmement graves et durables en raison de la pandémie du Covid 19.
Dans le scénario d’une deuxième vague épidémique provoquant un retour aux mesures de confinement, la production économique mondiale pourrait, selon les prévisions, chuter de 7.6 % cette année, avant de se redresser pour atteindre 2.8 % en 2021.
Si une deuxième vague épidémique peut être évitée, l’activité économique mondiale devrait diminuer de 6 % en 2020 et dans la zone OCDE, le chômage pourrait passer de 5.4 % en 2019 à 9.2 %.
Présentant les Perspectives économiques, la responsable économiste de l'OCDE, Laurence Boone, a déclaré: «Des politiques hors du commun seront nécessaires pour avancer sur une ligne de crête en direction de la reprise. Relancer l'activité économique tout en évitant un second épisode de contagions nécessitera de la part des décideurs publics réactivité et flexibilité». Selon elle, les filets de sécurité et les soutiens actuellement déployés en faveur des secteurs durement touchés devront être adaptés pour aider les entreprises et les travailleurs à s’orienter vers de nouvelles activités.
«Une augmentation de la dette publique est inévitable, mais les dépenses financées par l’emprunt devraient être soigneusement ciblées sur l’aide aux plus vulnérables et sur les investissements nécessaires pour assurer la transition vers une économie plus résiliente et plus durable», a-t-elle poursuivi, ajoutant que: «Les gouvernements doivent saisir cette occasion pour inventer une économie plus juste, en affinant la concurrence et la réglementation, et en modernisant la fiscalité, les dépenses publiques et la protection sociale. La prospérité naît du dialogue et de la coopération, et cela est vrai au plan national comme au niveau mondial».
Dans les deux scénarios, après une reprise initiale rapide de l’activité, il faudra beaucoup de temps pour que la production retrouve ses niveaux d’avant la pandémie, et la crise laissera des traces durables : les niveaux de vie vont baisser, le chômage sera élevé et l’investissement restera atone.
L'économiste dit que «la communauté internationale devrait s'assurer que lorsqu'un vaccin ou traitement sera disponible il pourra être distribué rapidement dans le monde entier» car, comme elle le souligne, «sinon, la menace persistera».