Mardi, des heurts ont éclaté dans un camp de réfugiés proche de Ramallah entre l'armée et des jeunes palestiniens. Un homme de 20 ans a été arrêté.
Mardi 16 juin, les autorités palestiniennes ont accusé l'armée israélienne d'avoir lancé un premier raid sur Ramallah depuis la fin de leur travail sécuritaire en commun décidé par le président palestinien Mahmoud Abbas pour dénoncer le projet d'annexion de pans de la Cisjordanie occupée.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur palestinien Ghassan Nimr a déclaré à l'AFP que «les forces israéliennes ont pénétré dans Ramallah avant l'aube pour mener des arrestations», ce qui confirme des informations de l'agence officielle Wafa. Ghassan Nimr a rajouté que l'armée israélienne «a fouillé trois maisons à l'intérieur de Ramallah, mais sans procéder à des arrestations».
Dans le camp de réfugiés d'Al-Amari, jouxtant Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, un Palestinien de 20 ans a été arrêté a rapporté une source de sécurité, faisant état de heurts entre des jeunes et l'armée qui a essuyé des jets de pierre et a répliqué sans faire de blessés en tirant du gaz lacrymogène. L'armée israélienne a confirmé a l'AFP qu'elle a effectué une arrestation dans le camp d'Al-Amari, mais elle a nié être rentrée dans Ramallah.
L'Autorité palestinienne contrôle toutes les villes palestiniennes de Cisjordanie occupée, mais l'armée israélienne peut y pénétrer pour mener des arrestations, en coordination avec les autorités locales selon les accords d'Oslo de 1993. Ghassan Nimr a précisé que l'attaque israélienne de mardi est la première sur Ramallah qui se trouve être le siège de l'Autorité palestinienne depuis que son président Mahmoud Abbas a déclaré au milieu du mois de mail ne plus être lié par les accords avec Israël et en décidant de mettre fin à la coordination sécuritaire avec l'Etat hébreu. Mahmoud Abbas n'avait au moment de sa déclaration pas donné plus de détails sur les conséquences pratiques de sa décision liée au projet israélien d'annexion des colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie qui est un territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu.
Le gouvernement d'union israélien doit présenter à partir du 1er juillet sa stratégie pour mettre en place le plan américain pour le Proche-Orient qui propose cette annexion. Ce plan est salué du côté israélien comme une «opportunité historique» et totalement rejeté par les Palestiniens. Mohammed Shtayyeh, le premier ministre palestinien, a il y a peu mis en garde devant un «été chaud» si l'État hébreu allait continuer à suivre son projet d'annexion. Plus de 450.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie considérées comme illégales au regard du droit international.