Selon la Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, «les ondes de choc de l'annexion dureront des décennies».
Ce lundi 29 juin, la Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme a dénoncé l'illégalité du projet israélien d'annexion de la Cisjordanie tout en avertissant que ses «ondes de choc dureront des décennies» car selon Michelle Bachelet, comme elle l'affirme dans une déclaration écrite : «L'annexion est illégale. Point final» ; «Toute annexion. Qu'il s'agisse de 30% de la Cisjordanie ou de 5%».
En relevant que «les ondes de choc de l'annexion dureront des décennies et seront extrêmement préjudiciables à Israël, ainsi qu'aux Palestiniens», la haute responsable onusienne souligne qu'il est encore temps de faire marche arrière et donc de revenir sur cette décision: «Je demande instamment à Israël d'écouter ses propres anciens hauts fonctionnaires et généraux, ainsi que les nombreuses voix dans le monde, l'avertissant de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse».
Israël a choisi le 1er juillet pour se déterminer sur la mise en œuvre du plan américain pour le Proche-Orient. Donald Trump, avec à ses côtés le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a dévoilé le 28 janvier dernier son projet de résolution du conflit israélo-palestinien en partant de la situation sur le terrain et non, comme c'était le cas jusqu'à présent, des résolutions de l'Onu et du droit international.
Ce plan veut créer un Etat palestinien sur un territoire réduit et morcelé et prévoit l'annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. La Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, qui avait appelé le gouvernement israélien à abandonner ses projets, a averti que «les conséquences précises de l'annexion ne peuvent être prédites, mais elles risquent d'être désastreuses pour les Palestiniens, pour Israël et pour l'ensemble de la région».
Elle a poursuivi: «Cette annexion nuira gravement à la perspective d'une solution à deux États, réduira les possibilités de reprise des négociations, et perpétuera les graves violations des droits humains et du droit humanitaire international dont nous sommes témoins aujourd'hui». Le texte précise que s'il y a annexion, «les colonies - déjà une violation évidente du droit international - vont presque certainement s'étendre, augmentant les frictions existantes entre les deux communautés».
Il indique aussi que des communautés entières seront exposées à un risque élevé de transfert forcé et que les Palestiniens seront soumis à une plus forte pression pour sortir de la zone annexée. Selon l'Onu, les Palestiniens vivant en dehors de la zone annexée risquent d'être privés d'accès à leurs ressources naturelles.
Le Haut-Commissariat indique que les restrictions du droit à la liberté de circulation augmenteront aussi considérablement à mesure que les centres de population palestinienne deviendront des «enclaves». L'Onu redoute également que l'accès humanitaire se trouve être entravé tout comme d'avoir des difficultés d'accès pour les Palestiniens aux terres agricoles et aux services ou à l'éducation et la santé.