Le chef de la diplomatie française a estimé vendredi 24 juillet, au dernier jour de sa visite de 48 heures à Beyrouth que les «exigences» de la France pour aider un Liban «au bord de l'abîme» économique avaient été «entendues» par les dirigeants libanais.
Jean-Yves Le Drian a redit le souhait de Paris pour que Beyrouth termine ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le but d'obtenir une aide et réformer le secteur de l'électricité. «Ce sont les exigences de la France et je crois avoir été entendu», a déclaré Jean-Yves Le Drian, premier responsable étranger de ce rang à se déplacer au Liban depuis plusieurs mois.
Le Liban qui se trouve en défaut de paiement a adopté un plan de relance fin avril et a promis des réformes. Cependant les négociations entamées mi-mai avec le FMI restent au point mort. Jean-Yves Le Drian à la presse, après avoir visité une école, a déclaré à la presse: «Ce pays, il faut le dire, est au bord de l'abîme et si des actions ne sont pas entreprises alors il risque de devenir un pays en dérive».
Le ministre, qui avait déjà adopté la veille un ton très critique à l'égard des dirigeants libanais a rajouté que, «chacun sait le chemin qu'il faut prendre», qu' «il y a des voies de redressement», que «la France est prête à les accompagner, sous réserve que les autorités politiques en prennent les décisions». Le Drian n'avait pas caché son agacement après ses rencontres jeudi avec les principaux responsables politiques, s'indignant du «côté passif des autorités» libanaises.
Un haut responsable français, a expliqué en marge de cette visite vendredi sous couvert d'anonymat que la France «ne mettra pas d'engagement financier tant que les réformes ne seront pas aux rendez-vous» en soulignant que «le problème, ce sont les actes. C'est fini le discours. (...) Personne n'a plus confiance» et que «vous ne bâtissez rien au niveau de la communauté internationale dans le doute». Cette même source a affirmé que «certains ne croient plus aux actes».
La moitié de la population libanaise vit pratiquement dans la pauvreté et 35% de la population active est au chômage, d'après des statistiques officielles.