Jeudi 13 août, le Pentagone s'est inquiété du déploiement militaire français en Méditerranée orientale en soutien à la Grèce face aux revendications gazières de la Turquie, indiquant qu'il est mis en place dans un contexte «moins que coopératif» entre Paris et Ankara.
Jonathan Hoffman, un porte-parole du ministère américain de la Défense, a indiqué au cours d'un point de presse que l'armée américaine est «bien évidemment préoccupée par les incidents qui se produisent en Méditerranée orientale» et rajouté que la France et la Turquie sont «tous deux des alliés extrêmement important de l'Otan et nous voudrions voir les tensions diminuer». «Nous voudrions donc qu'ils continuent de coopérer et qu'ils trouvent des solutions qui n'impliquent pas la nécessité d'avoir des navires de guerre ou des avions déployés dans un environnement moins que coopératif», a-t-il conclu.
Paris a annoncé avoir déployé, dans un contexte de tensions croissantes entre la Turquie et la France liées notamment à des intérêts divergents en Libye, «temporairement» deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de guerre en Méditerranée orientale afin de marquer «sa volonté de faire respecter le droit international».
Le ministère français des Armées a précisé que les deux Rafale vont faire «étape» pendant «quelques jours» à La Sude, en Crète. Ils avaient auparavant été déployés à Chypre de lundi à mercredi pour un exercice.
Le porte-hélicoptères Tonnerre, qui faisait route vers Beyrouth où il est attendu vendredi pour apporter de l'aide après l'explosion meurtrière du 4 août, a été rejoint dans la nuit de mercredi à jeudi par la frégate La Fayette. Les deux navires ont effectué un exercice avec la marine grecque.
La découverte récente de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale, une zone de la Méditerranée disputée et riche en gisements gaziers, a augmenté les tensions entre les pays riverains et augmenté les tensions entre la Turquie et la Grèce dont les relations sont régulièrement en prise à des crises. La situation s'est dégradée lundi après l'envoi dans le sud-est de la mer Égée par Ankara d'un navire d'exploration sous-marine escorté par des bâtiments militaires. La marine grecque est aussi, selon Athènes, présente dans la zone pour «surveiller» les activités turques.