Ce mardi 1er septembre, Charlie Hebdo, avant l'ouverture du procès de l'attentat qui a fait 12 victimes dans sa rédaction en janvier 2015, a annoncé republier les caricatures de Mahomet qui en avaient fait une cible des djihadistes.
«On y voit reproduites toutes les caricatures de Mahomet publiées en 2005 par le journal danois Jyllands-Posten et que Charlie Hebdo avait à son tour republiées en 2006, ainsi que la « une » du n° 712 dessinée par Cabu», écrit le magazine qui considère que «ces dessins appartiennent désormais à l’Histoire» car «c’est la publication de ces dessins, considérée comme un blasphème par un certain nombre de musulmans, qui constitue le mobile du massacre du 7 janvier par des assassins qui voulaient, comme ils l’ont crié en sortant des locaux de Charlie Hebdo, «venger le Prophète».
Le magazine satirique explique que «ces dessins sont donc des pièces à conviction» et qu' «il était pour nous inadmissible d’aborder ce procès sans les communiquer aux lecteurs et aux citoyens. Car depuis 2006, quatorze années se sont écoulées, et les jeunes Français qui ont vu le jour depuis seront les témoins d’un procès qu’ils ne comprendraient pas, ces dessins n’ayant jamais été republiés. C’est donc un devoir d’information qui impose de porter à la connaissance du public ces documents qui ont une valeur aussi bien historique que pénale».
La rédaction justifie sur son site cette publication par l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015: «On nous a souvent demandé depuis janvier 2015 de produire d’autres caricatures de Mahomet. Nous nous y sommes toujours refusés, non pas que cela soit interdit, la loi nous y autorise, mais parce qu’il fallait une bonne raison de le faire, une raison qui ait un sens et qui apporte quelque chose au débat». «Voulons-nous vivre dans un pays qui se targue d’être une grande démocratie libre et moderne, et qui, dans le même temps, renonce à affirmer ses convictions les plus profondes? Pour notre part, il n’en est pas question. Sauf à vivre dans un autre pays, un autre régime, un autre monde», affirment-ils.
Du 2 septembre jusqu’au 10 novembre, devant la cour d’assises spéciale de Paris, se tiendra le procès intégralement filmé des attentats de Charlie Hebdo, mais aussi de Montrouge et de l’Hyper Cacher, de janvier 2015. Quatorze personnes seront jugées.