A quelques semaines de l'élection présidentielle américaine, Mike Pompeo ne rencontrera pas le pape François. Cependant, il sera reçu jeudi au Vatican par son numéro deux, le cardinal Pietro Parolin.
Mike Pompeo a demandé au Vatican de prendre position contre les persécutions religieuses menées par Pékin. Le secrétaire d'Etat américain, en appelant le pape François à faire preuve de «courage» pour «affronter les persécutions religieuses de leurs propres communautés, et celles d'autres fois», a déclaré ce mercredi 30 septembre durant un séminaire avec l'archevêque britannique, Paul Gallagher, en charge des relations du Vatican avec les autres Etats, que «nulle part ailleurs qu'en Chine la liberté de culte n'est aussi attaquée».
Après une violente charge contre Pékin qu'il accuse de réprimer ses minorités catholique et musulmane ouïgoure, le haut représentant politique des Etats-Unis a rajouté que «les dirigeants chrétiens doivent défendre leurs frères et sœurs». Il a pris en exemple l'engagement du pape Jean-Paul II dans les années 1980 contre le bloc soviétique au nom de ce que le souverain pontife polonais appelait «le risque de la liberté» et invoquant Dieu, déclaré: «Puissent l'Eglise, et tous ceux qui savent que nous rendons des comptes à Dieu à la fin, être aussi audacieux à notre époque».
Les relations entre le Vatican et les Etats-Unis sont tendues depuis la signature en septembre 2018 d'un accord «provisoire» historique entre Pékin et le Saint-Siège concernant la nomination d'évêques, un accord si sensible que son contenu n'a jamais été divulgué. L'accord, voulu par le pape pour consolider une Eglise chinoise scindée en deux (les Églises officielle et clandestine), lui donne le dernier mot pour nommer des évêques chinois et deux prélats ont été ainsi choisis depuis l'accord.
Les partisans disent que l'accord a contribué à forger de meilleures relations entre le Saint-Siège et la Chine, qui a rompu les relations diplomatiques en 1951 après l'arrivée au pouvoir des communistes deux ans plus tôt.