Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures contraignantes pour endiguer l’épidémie de coronavirus qui connaît un regain dans le pays.
Durant un entretien donné à TF1 et France2 mercredi 14 octobre, le président français a pris la parole pour annoncer de nouvelles mesures contraignantes pour endiguer le regain des contaminations.
Il a indiqué qu’ «on doit réagir», «nous n’avons pas perdu le contrôle, mais nous sommes dans une situation préoccupante» précisant que «nous sommes dans cette deuxième vague» comme plusieurs autres pays d’Europe et que si les chiffres ne sont pas aussi graves qu’en mars, «nos services hospitaliers sont dans une situation plus préoccupante qu’avant», indiquant qu' «aujourd’hui, le virus est partout […] », que «nos soignants sont fatigués»; «c’est pour ça que nous devons prendre des mesures très strictes».
Le président français souhaite passer de 20 000 nouvelles contaminations à 3 000 voire 5 000 et baisser le taux d’occupation des lits en réanimation par des patients Covid à 10-15 %.
Il a affirmé que les «Français ont été exemplaires» dans le respect des restrictions, «beaucoup plus que dans d’autres pays», mais a indiqué que les prochaines décisions devront également être scrupuleusement observées «si on ne veut pas, dans 15 jours, trois semaines, un mois prendre des mesures plus dures encore».
Il a annoncé la mise en place de «couvre-feux» en Île-de-France et huit métropoles: Aix-Marseille, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse. La mesure entrera en vigueur samedi à minuit pour quatre semaines mais pourra être prolongée jusqu’à décembre, précisant qu’«on saura d’ici six semaines si les résultats sont satisfaisants».
Les déplacements seront dans ces zones «strictement limités aux bonnes raisons » entre 21 heures et 6 heures. Les trajets devront à ces horaires être justifiés par une attestation de déplacement. Les personnes qui travaillent de nuit ou ont des urgences seront, par exemple, autorisées à sortir. Emmanuel Macron a assuré qu'«il y aura également des éléments de concertation sociale».
L’amende, en l’absence d’un justificatif, sera de 135 euros, comme pour le défaut de port du masque.
Les déplacements entre régions ne sont cependant pas limités.
Les rassemblements privés limités à six personnes
Le chef de l’Etat a précisé que «dans le reste du pays, nous devons nous remobiliser collectivement». Il a recommandé de respecter dans le milieu privé «la règle de six» appliquée déjà dans les restaurants et estimé que «les rendez-vous privés, les parties, les anniversaires, les moments de convivialité à 50 personnes, les soirées festives sont des vecteurs d’accélération» de l’épidémie.
Dans l’enceinte familiale, il a demandé à garder des distances de plus d’un mètre, de se laver régulièrement les mains, et de «porter le masque, même dans les réunions privées» car «c’est un réflexe qu’on doit prendre».
Pour les vacances de la Toussaint, moment de retrouvailles pour de nombreuses familles entre les générations, Emmanuel Macron a considéré que les «gestes d’affection» ne passaient pas avec la situation sanitaire actuelle.
Il a enfin incité à aérer régulièrement les pièces, 10 minutes trois fois par jour.
Il prévoit un «accompagnement économique exceptionnel»
Les théâtres, cinémas, bars, restaurants devront aussi fermer entre 21 heures et 6 heures. Ces secteurs vont obtenir du chômage partiel financé à 84 % du net, jusqu’à 4,5 fois le Smic.
Le remboursement des prêts garantis par l’Etat pourra être étalé dans le temps.
Le chef de l’Etat a indiqué que des dispositifs supplémentaires seront mis en place, en priorité pour les TPE, PME et indépendants.
Il a aussi incité au télétravail (2 à 3 jours par semaine «réduit la circulation») «là où c’est possible, dans les bureaux sans accueil du public par exemple, négocié au plus près du terrain».
Soulignant que le virus «touchait injustement les plus précaires», il a annoncé une aide de 150 euros pour les bénéficiaires des APL et du RSA ajoutée à 100 euros par enfants.
Questionné sur l’échec de l’application StopCovid, téléchargée par seulement 2 millions de personnes, le président français a annoncé les fonctionnalités de la nouvelle application Tous anti-Covid qui sera présentée le 22 octobre avant de «monter en charge». Elle présentera des informations générales et locales, répertoriera les points pour se faire tester, donnera un mode d’emploi et indiquera les zones où activer l’application, notamment lorsque l’on se rend au restaurant.