Ce jeudi 19 novembre, l'Union européenne a salué la cessation des hostilités au Haut-Karabakh mais a condamné l'implication de forces étrangères, en réclamant des enquêtes sur les crimes de guerre qui ont pu être commis pendant le conflit.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, au nom des Etats membres, a annoncé que «l'UE demande instamment à tous les acteurs régionaux de s'abstenir de toute action ou de tout discours qui pourrait compromettre le cessez-le-feu et demande également le retrait complet et rapide de tous les combattants étrangers de la région».
L'accord de paix négocié par la Russie entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et les conséquences du conflit ont été discutés jeudi durant une réunion réalisée en vidéoconférence par les ministres des Affaires étrangères de l'UE. «C'est un drame pour l'Arménie», a indiqué à l'AFP un des participants, en déplorant que le soutien militaire de la Turquie à l'Azerbaïdjan et l'implication de combattants étrangers ont été «déterminants». Il a précisé que le rôle de la Turquie, membre de l'Otan, sera le sujet de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance les 1er et 2 décembre.
L'accord de paix consacre, selon divers observateurs français et arméniens, une humiliante défaite de l'Arménie et permet à l'Azerbaïdjan de reprendre de larges parties du territoire du Haut-Karabakh sous contrôle arménien depuis le début des années 90 avec une première guerre.
Ce participant, resté sous le régime de l'anonymat, a informé que les Européens ont dénoncé «l'utilisation d'armes à sous-munitions et d'armes incendiaires» au cours de ce conflit et réclamé des enquêtes sur «tous les crimes de guerre qui ont pu être commis».
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont, en outre, insisté sur «l'importance de préserver et de restaurer le patrimoine culturel et religieux du Haut-Karabakh et dans les environs». Le témoin de cette rencontre a rajouté que l'UE a appelé toutes les parties à «continuer de strictement respecter le cessez-le-feu afin d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines» et va «suivre de près la mise en œuvre des dispositions du cessez-le-feu, notamment en ce qui concerne son mécanisme de surveillance».
Josep Borrell a expliqué que «la cessation des hostilités n'est qu'une première étape pour mettre fin à un conflit de longue date», en disant qu'«il faut redoubler d'efforts pour parvenir à un règlement négocié, global et durable du conflit, y compris en ce qui concerne le statut du Haut-Karabakh», et précisant que cette mission revient au Groupe de Minsk de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) coprésidé par la Russie, la France et les Etats-Unis. Pour cela, «il importe de garantir l'accès humanitaire et les meilleures conditions possibles pour le retour volontaire, sûr, digne et durable des populations déplacées», a signifié Josep Borrell, en assurant que «l'UE est prête à contribuer efficacement à l'élaboration d'un règlement durable et global du conflit, y compris, si possible, par un soutien à la stabilisation».