Lundi 7 décembre le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a déclaré que les Etats-Unis vont «continuer à reconnaître» l'opposant Juan Guaidó comme «président par intérim» du Venezuela malgré les élections législatives qui ont renforcé le pouvoir de Nicolás Maduro en lui donnant le contrôle du Parlement.
Mike Pompeo a dans un premier instant publié sur son compte Twitter: «La fraude électorale du Venezuela a déjà été commise. Les résultats annoncés par le régime illégitime de Maduro ne refléteront pas la volonté du peuple vénézuélien. Ce qui se passe aujourd'hui est une fraude et un simulacre, pas une élection».
Un peu plus tard il a écrit: «Les Etats-Unis condamnent les élections législatives frauduleuses du régime illégitime de Maduro le 6 décembre. Ils ne satisfont à aucune norme minimale de crédibilité et ne sont rien d’autre qu’une tentative de voler l’avenir démocratique du Venezuela. Nous appelons tous les pays à rejeter cette imposture électorale».
Le camp du dirigeant socialiste, que Washington veut chasser du pouvoir, a obtenu la majorité à l'Assemblée nationale lors d'élections. Les Vénézuéliens se sont rendus aux urnes, dimanche 6 décembre, pour élire un nouveau parlement. L'opposition avait appelé au boycott. Le parti du président Nicolás Maduro a récupéré la seule institution qui manquait à son pouvoir: l'Assemblée nationale.
La coalition qui soutient le président Maduro, le Grand pôle patriotique, a obtenu 67,7 % des 5,2 millions de suffrages exprimés, a annoncé lundi la présidente du Conseil national électoral (CNE), Indira Alfonzo.
La fraction de l'opposition qui a participé au scrutin a obtenu 18 % des voix, a-t-elle dit. Le chef de l'opposition Juan Guaidó, qui considère comme illégitime le pouvoir de Nicolás Maduro, avait appelé à boycotter ces élections. La présidente du CNE n'a pas précisé la répartition des 277 sièges qui étaient soumis au vote des 20 millions d'inscrits.
L'Assemblée nationale conserve un rôle clé. En vertu de la constitution du Venezuela, le gouvernement a besoin de l'approbation de l'Assemblée nationale pour ratifier les traités internationaux et signer des contrats majeurs avec des entreprises étrangères.
Jusque-là, cette institution échappait encore au contrôle de Nicolás Maduro et était dominée par l'opposition. Juan Guaidó, qui avait été élu président de l'Assemblée nationale, avait aussi été reconnu comme président par intérim du pays par les Etats-Unis et plus de 50 autres pays.
Les États-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays sud-américains n'ont pas reconnu ce processus électoral comme «crédible», contrairement à la Russie qui a fait l'éloge de législatives «transparentes».