Dix experts jugent, s'exprimant dans un document publié ce mercredi par l'Inserm, inconcluants les liens entre l'exposition aux rayonnements ionisants et des pathologies comme les hémopathies malignes ou le cancer de la thyroïde.
L'association 193, l'une des principales associations antinucléaires de Polynésie française, a regretté la publication d'un rapport de l'Inserm traitant des conséquences sanitaires des essais nucléaires, l'assimilant à «un mensonge d'Etat avec des chercheurs et des auditionnés habitués à la théorie de la Bombe propre».
Dans ce rapport dix experts estiment que les résultats des études menées en Polynésie française «sont insuffisants pour conclure de façon solide sur les liens entre l'exposition aux rayonnements ionisants issus des retombées des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française et l'occurrence» de pathologies comme les hémopathies malignes ou le cancer de la thyroïde.
L'association questionne sur les causes des cancers «Et le millier de cancers par an en Polynesie?» et invite les internautes à lire dans les commentaires sur son site Facebook sur «le rapport du docteur Millon» pour comprendre «toute la logique d’un mensonge organisé par les serviteurs de l’Etat, hier-aujourd’hui-et demain».
Le rapport de l’Inserm a réuni 1200 études portant sur la Polynésie, mais aussi sur d’autres lieux d’essais nucléaires. «Parmi les documents étudiés, il y en a quelques-uns qui sont issus des années folles où tout ce qui touchait au nucléaire était entièrement contrôlé par l’armée», a regretté le député Moetai Brotherson, cadre du parti indépendantiste polynésien.
L’historien Jean-Marc Regnault regrette «des régressions sur l’ouverture des archives militaires» qui nourrissent les «doutes» des militants sur la sincérité de l’étude: «Compte tenu de tous les mensonges qu’il y a eu, on peut se demander si ces conclusions ne sont pas un nouveau mensonge, même si ce sont des scientifiques de l’Inserm et non l’Etat».
Radio1 , située à Tahiti indique que «l’institut [l’Inserm] a limité son analyse aux 46 essais nucléaires atmosphériques menés entre 1966 et 1974 à Moruroa et Fangataufa» mais que «les 146 essais suivants, tous souterrains, ne font pas partie du champ d’enquête».