Comment le virus responsable de la pandémie est-il passé à l’homme il y a plus d’un an? L’étude conjointe des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et chinois a conclu ce lundi 29 mars que la transmission à l’homme par un animal intermédiaire est une hypothèse «probable à très probable», tandis qu’un incident de laboratoire reste «extrêmement improbable».
Les experts privilégient l'hypothèse de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir - probablement la chauve-souris - à l'homme, via un autre animal qui n'a pas encore été identifié.
Les spécialistes ont jugé que «compte tenu de la littérature sur le rôle des animaux d'élevage en tant qu'hôtes intermédiaires pour les maladies émergentes, il est nécessaire de réaliser d'autres enquêtes incluant une plus grande étendue géographique» en Chine et ailleurs.
La version finale du rapport dont l'AFP a obtenu une copie ce lundi, confirme les premières conclusions des experts présentées le 9 février dans cette ville chinoise où est apparu le virus. Les experts privilégient la théorie de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir - certainement la chauve-souris - à l'homme via un autre animal qui n'a pas encore été identifié.
La transmission directe du virus par l'animal réservoir est toutefois jugée «possible à probable», par le rapport. BFMTV explique que les experts n'ont en outre pas écarté celle d'une transmission par de la viande surgelée - piste privilégiée par Pékin - jugeant que ce scénario est «possible».
Selon les conclusions du rapport, les études de la chaîne d'approvisionnement du marché de Huanan (et d'autres marchés de Wuhan) n'ont pas permis de trouver «des éléments de preuves de la présence d'animaux infectés, mais l'analyse des chaînes d'approvisionnement a fourni des informations» utiles pour des études de suivi ciblées.
L’administration de l’ancien président américain Donald Trump avait accusé l’Institut de virologie de Wuhan, qui mène des recherches sur des pathogènes très dangereux, d’avoir laissé s’échapper le coronavirus, volontairement ou non. Dans leur rapport, les experts indiquent ne pas avoir étudié le cas d’une fuite volontaire, et jugent «extrêmement improbable» un accident.
Lors d’un point de presse conjoint avec Gerd Müller, ministre allemand fédéral de la coopération économique et du développement, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a répété que «toutes les hypothèses sont sur la table et méritent des études supplémentaires et complètes».