Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a déclaré que la République islamique envisage des contre-sanctions en réponse aux nouvelles interdictions imposées à plusieurs individus et entités iraniens par l'Union européenne tout en suspendant toutes les discussions avec le bloc dans divers domaines, comme l'a indiqué l’agence de presse iranienne PressTV.
Saïd Khatibzadeh a expliqué lundi 12 avril que «la République islamique d’Iran envisage des sanctions réciproques en réaction à la mesure de l’UE, dont les détails seront annoncés ultérieurement» et ajouté que «l’Iran condamne fermement cette mesure et la considère comme dénuée de crédibilité».
Il a aussi indiqué qu'«en réaction à cette mesure de l'UE, le ministère des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran met fin à tous les pourparlers globaux avec l'Union européenne, y compris les discussions sur les droits de l'homme, ainsi que toutes les formes de coopération émanant de ces pourparlers, en particulier dans les domaines du terrorisme, drogues illicites et réfugiés».
Cela est intervenu après quatre jours de pourparlers entre les représentants de l'Iran et les parties restantes à un accord nucléaire historique entre l'Iran et les puissances mondiales, officiellement connu sous le nom de plan global d'action conjoint (JCPOA), ce vendredi dans la capitale autrichienne, Vienne.
L'Union européenne a annoncé qu'elle avait imposé des sanctions allant des interdictions de voyager au gel des avoirs à huit Iraniens, dont le commandant en chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), le général de division Hossein Salami, et trois prisons sur motifs sans fondement liés aux droits de l'homme.
Pourtant les Etats-Unis et l'Iran ont annoncé vouloir renouveler l'accord nucléaire de 2015. Pour la première fois, les négociateurs des deux côtés sont venus à Vienne. Comme les représentants de Téhéran ne parlent pas à Washington, les Européens doivent faire la médiation.
Le président Joe Biden a annoncé qu'il ramènerait son pays dans l'accord nucléaire avec la République islamique, que son prédécesseur [Donald Trump] a annulé en tant que «pire accord jamais réalisé» en mai 2018 et remplacé par une «campagne de pression maximale».
Alors que le dialogue a repris entre Washington et Téhéran, une attaque, non revendiquée mais attribuée à Israël, a visé le complexe atomique iranien de Natanz ce 11 avril. L’incident inquiète les pays signataires de l’accord de 2015 sur l’issue des discussions sur [un éventuel retour à l'accord nucléaire avec l'Iran (JCPOA)], indique Libération. Des délégations d'Allemagne, de France et de Grande-Bretagne ainsi que de Russie et de Chine s'adressent aux négociateurs iraniens.