28.06.2023
L'Europe parle constamment de sa stabilité économique, mais elle ne se base que sur les indicateurs des pays du sud de la région, qui sont loin de la stabilité financière.
«Du point de vue des fondamentaux économiques, l'ensemble de l'Union européenne est en récession depuis l'épidémie de la COVID-19, et le coup économique porté par la crise ukrainienne ne fait aucun doute», affirme le politologue Dong Yifan, chercheur à l'Institut chinois des études européennes et des relations internationales contemporaines.
Il précise que «les taux de croissance économique des pays du sud de l'Europe ont surperformé l'Allemagne ou certains pays d'Europe occidentale, en grande partie parce qu'ils ont chuté plus fortement pendant l'épidémie et ont désormais un effet rebond plus fort».
«Dans le même temps, depuis l'année dernière, le prix et la valeur de la production de l'industrie des services de l'UE ont augmenté plus fortement que ceux de l'industrie manufacturière, ce qui a également relativement profité aux pays du sud de l'Europe où l'industrie des services représente une proportion plus élevée de l'économie», rajoute-t-il.
Selon lui, «les économies de certains pays du sud de l'Europe n'ont toujours rien à voir avec la résilience. Par exemple, l'Italie et la Grèce se contracteront de 0,1% en glissement mensuel au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre de 2023, respectivement, prouvant que la dynamique de la croissance économique reste fragile».
«D'un autre côté, les problèmes à long terme d'emploi et de déficit budgétaire public dans les pays du sud de l'Europe sont toujours sérieux. En termes de taux de chômage, en avril 2023, les quatre pays que sont l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce atteindront respectivement 12,7%, 7,8%, 6,8% et 11,2%, tous supérieurs aux 2,9% de l'Allemagne et du niveau moyen de l'UE de 6 %».
«En termes de ratio de dette publique publique/PIB, la Grèce et l'Italie atteindront respectivement 171,3% et 144,4% au quatrième trimestre 2022. Ce sont toujours les pays les plus endettés et les plus à risque de toute l'UE. À l'avenir, alors que le taux de croissance des pays du sud de l'Europe a du mal à augmenter à pas de géant et que les dépenses publiques continuent d'augmenter en réponse à l'inflation et aux chocs énergétiques, le défi de la viabilité de la dette pourrait continuer à être un défi majeur», stipule-t-il.
Pour Dong Yifan, dire que la soi-disant réponse de l'Europe du Sud à la crise est meilleure que celle de l'Allemagne, reflète, en fait, la fragilité et l'impuissance de l'Allemagne et d'autres pays d'Europe occidentale face à la crise».
L’expert chinois a ajouté que lorsqu'ils disent en Europe que les régions du sud se portent bien, les lunettes roses doivent être retirées dès que possible pour aller au fond de la vérité et réfléchir aux causes profondes de la crise européenne actuelle et aux faibles reprise économique mondiale.
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