22.10.2024
Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées a évoqué la non-possibilité de continuer à aider l’Ukraine si le Parlement français ne valide pas une hausse de 3,3 milliards par rapport à loi de finances initiale de 2024.
«Si l’augmentation des 3 milliards du budget de l’armée ne sont pas validés par le Parlement, l'aide de l'Ukraine, sera probablement complètement suspendue», a averti Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées sur LCI dans un entretien.
Il a, par ailleurs, rajouté que cela va toucher «des programmes d'armement qui sont lancés ou qui vont être lancés en 2025» car ils «seront ajournés, notamment le futur porte-avions, le successeur du Charles de Gaulle, ce qui est un risque pour le pays colossal parce que le Charles de Gaulle a quand même une durée de vie par ces chaudières nucléaires».
«Si vous retardez le lancement des travaux du prochain, vous pourrez dans les années 2030, 2040, avoir où la France n'aurait plus de porte-avions», a mis en garde Sébastien Lecornu, martelant que les parlementaires français sont face à une décision très importante «dans les heures qui viennent ou les jours qui viennent», et que cela concerne aussi «le moral de la troupe».
Cependant, il fait savoir que «ce plan de victoire» [de Volodymyr Zelensky] , «c'est le début d'un chemin politique dans lequel il faut assumer d'aider l'Ukraine dans la durée. Parce qu’il n’ y a pas de négociations qui puissent se faire sans que l'Ukraine puisse le faire avec un confort suffisant».
«Le plan de victoire présuppose aussi la reconquête des territoires. Ce qu'il faut que les Françaises et les Français retiennent, c'est qu'il faut continuer d'aider l'Ukraine parce que ce plan de victoire, c'est un des moyens surtout de commencer à dessiner le jour d'après», a-t-il martelé.
Sébastien Lecornu a annoncé l’emploi de la dissuasion conventionnelle pour l’Ukraine même si «on n’aime pas beaucoup cette terminologie quand on est français. Parce que ça renvoie à d'autres choses».
«En tout cas, [c’est] la capacité pour l'Ukraine à décourager une nouvelle agression russe», souligne-t-il.
Le PLF 2025 propose une enveloppe de 50,5 milliards d’euros de crédits budgétaires pour le ministère des Armées et des Anciens combattants, soit une hausse de 3,3 milliards par rapport à loi de finances initiale de 2024. Cette augmentation s’inscrit dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030.
Le PLF 2025 a été déposé le 10 octobre sur le bureau de l'Assemblée nationale et les députés examineront le texte en séance publique à partir du 21 octobre. Le Parlement dispose alors de 70 jours pour examiner, amender et voter le projet de loi. Il sera ensuite examiné par le Conseil constitutionnel et promulgué en dernière étape par le Président de la République.
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