Devlet Bahçeli, célèbre politicien turc, académicien de l'université Gazi, représentant du sommet du Parti du mouvement national, ancien vice-premier ministre turc (1999-2002), a commenté l'achat de systèmes antiaériens russes S-400 par Ankara et leurs récents essais sur une base militaire près de la capitale turque.
Personnellement, Devlet Bahçeli comprend les objections américaines à l'achat et au déploiement de S-400. L'expert déclare que les Etats-Unis avaient pour but de se soumettre entièrement la Turquie, d'obtenir le contrôle total sur le pays: "Pour nous, les S-400 sont un aspect de sécurité nationale. Si les Etats-Unis ont vraiment conscience de nos problèmes et tiennent compte de nos intérêts, ils devraient au contraire soutenir l'achat de systèmes antiaériens fiables. Or ils poursuivent leur critique. Et ils ont complètement perdu le sens de la mesure en nous disant que la Turquie doit renoncer au déploiement de ces systèmes."
Selon le politicien, dans ces conditions les Etats-Unis feront tout pour obtenir le résultat qu'ils veulent. Tout en laissant clairement entendre que Washington pourrait tenter une nouvelle fois de renverser le pouvoir. D'après Devlet Bahçeli, les Etats-Unis pourraient de nouveau recourir à la "cinquième colonne" en Turquie à cause de la position d'Ankara, notamment après l'achat de S-400.
La revue turque Magazin Haber Ajansi cite le politicien: "Ils nous ont retirés du programme F-35 en faisant semblant d'oublier que nous avons payé pour celui-ci. Ils utilisent leur F-35 comme levier de pression. Et ce, à nos propres frais. Les Anglais avaient fait quelque chose de ce genre au début du XXe siècle. Mais ils ne doivent pas croire qu'il est possible de nous menacer sans arrêt et de nous forcer à renoncer à nos intérêts, de nous forcer à nous taire."
Après cela, le politicien turc a critiqué le président français, en qualifiant Emmanuel Macron de "totale déception". Devlet Bahleçi a déclaré que la France, dont les troupes se trouvaient dans le Nord de la Syrie, était devenu le pays qui protestait le plus contre l'opération Source de paix. Et ce, selon lui, tandis que la France fait partie de l'Otan avec la Turquie et, théoriquement, doit respecter les intérêts turcs en tant qu'allié.
"Si Macron a annoncé "la mort cérébrale de l'Otan", alors qu'il soit courageux jusqu'au bout et dise: "c'est fini, nous nous retirons!" Sinon, qu'il conserve des relations honnêtes avec les partenaires de l'Otan. Nous souhaitons précisément de l'honnêteté."