Le procès au pénal contre Harvey Weinstein sur la base d'agressions sexuelles multiples et de viols sur plusieurs dizaines d'actrices et d'anciennes employées doit commencer en janvier 2020. Mais un accord financier à hauteur de plusieurs millions de dollars entre la majorité des femmes attaquées sexuellement pourrait permettre de mettre sous le tapis les accusations contre le producteur américain.
Seulement deux femmes continuent d'accuser le producteur au pénal. Et l'ex-producteur, qui vient de sortir des dollars sur la balance de la justice, a plaidé non coupable, en assurant que les relations étaient consenties.
Ces femmes en acceptant cet accord de principe, qui doit être encore validé par le juge, se monte à 47 millions de dollars, dont 25 millions pour les victimes du producteur. Ces victimes valident finalement ce qu'elles accusaient être des viols comme n'ayant été finalement qu'un service rendu contre de l'argent comme cela se fait avec des prostituées de luxe pour de telles sommes. La campagne avec les slogans #MeToo ou BalanceTon Porc sera réduite à rien pour la plus grande consternation des victimes qui, en France, continuent d'échanger, par exemple, sur le site Balance Ton Porc en apportant de nombreux témoignages. Aux Etats-Unis, l'argent fait la force du droit et permet de laver les accusations de viols. Harvey Weinstein s'en sortira comme un joueur qui a pris son pied au casino et les deux femmes, qui refusent de passer pour des prostituées en persistant au pénal, risquent de tout perdre sur le plan financier et de la justice .
La journaliste du Monde Ulysses Bella écrit dans un article que c'est une tradition aux Etats-Unis, contrairement à la France, d'acheter des viols contre de l'argent: «La majorité des victimes du producteur de cinéma Harvey Weinstein ont donné leur accord à un versement d’indemnités en échange de la clôture du dossier civil. Une pratique courante aux Etats-Unis» et rajoute que «c’est une pratique inenvisageable en France, mais habituelle aux Etats-Unis» pour montrer qu'aux Etats-Unis c'est le règne du droit du plus fort sur les plus faibles car «la majorité des femmes ayant accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol sont sur le point de conclure un accord financier à l’amiable avec le producteur hollywoodien déchu, à l’origine du scandale qui a déclenché le mouvement #MeToo». L'auteur de l'article rappelle que cette «tradition américaine» a permis de conclure en 2012 entre Dominique Strauss-Kahn et la femme de chambre Nafissatou Diallo dans le cas de l'hôtel Sofitel à New York un «règlement des litiges» par un «un accord confidentiel». En un claquement de dollars, donc, toute la campagne Balance Ton Porc soutenue par les féministes n'aura été que comme donner de la confiture à un cochon.
Selon l'experte en droit comparé citée par Le Monde, Claire Joachim, maître de conférences à l’université de Poitiers, «les deux parties sont très pragmatiques car il vaut mieux pour elles avoir recourt à un accord financier à l’amiable, potentiellement moins cher et moins long qu’un procès, qu’il est possible de perdre». Aux Etats-Unis, le droit ne protège pas les victimes de viols et mieux encore la mentalité américaine traduite comme «pragmatique» par l'experte en droit préfère une montagne de dollars qu'à la condamnation de criminels riches pour viols. En fait, la justice aux Etats-Unis invite le criminel fortuné à corrompre ses victimes – à les violer de nouveau- et les victimes à se laisser corrompre -à se laisser violer de nouveau- car ces victimes, malgré les agitations des féministes, s'agenouillent encore devant le plus fort.
«En France, la justice pénale est le tiers, l’autorité externe qui tranche, qui neutralise le rapport de force», «aux Etats-Unis, on fait du droit à partir du rapport de force». «Tout ce qui est négociation, recours à l’amiable, autorégulation par le contrat, c’est dans leur ADN», précise Le Monde en se voulant rassurant sur la situation française. Cette particularité du droit anglo-saxon prouve son aspect pervers où les victimes de personnes riches restent toujours des victimes mais pour un individu qui ne possède pas le compte en banque d'un Weinstein ou d'un Strauss-Kahn, il lui est fortement demander de signer un accord avant de passer à l'acte sexuel histoire de bien se couvrir. Comme le précise le quotidien Les Echos, «selon cet accord de principe, révélé par le New York Times, Harvey Weinstein n'aurait pas à reconnaître de mauvaise conduite, et il n'aurait pas non plus à régler personnellement la facture» car «ce sont les assureurs de son ancienne société de production, The Weinstein Company, dont il a été écarté il y a deux ans suite au scandale sexuel et qui s'est placée l'an dernier sous le régime de protection des faillites , qui régleraient le coût du litige».
Olivier Renault