La Turquie risque de s'enliser davantage dans la guerre libyenne, et la décision d'envoyer des combattants en Libye signifie un niveau d'internationalisation supérieur de ce conflit.
Le gouvernement de Recep Erdogan envoie des combattants en Libye pour protéger la capitale contre l'armée de Khalifa Haftar. C'est fait dans le but de protéger les investissements privés turcs en Libye et renforcer ses revendications des régions en Méditerranée pour chercher du pétrole et du gaz.
La Turquie renforce des groupes djihadistes en Libye et les a déjà utilisés à trois reprises dans le cadre de ses opérations. De plus, Ankara crée une "armée nationale libyenne" à partir de combattants.
La Turquie insiste sur le fait que son objectif consiste à soutenir le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. Le président Erdogan n'apprécie pas les tentatives de certains partenaires de l'Otan de jouer sur les deux tableaux. Par exemple, la France établit des liens avec le général Haftar, alors que les Etats-Unis adoptent une position controversée par rapport à ce conflit.
L'activité du président Erdogan poursuit des objectifs stratégiques plus larges. La Turquie considère la Libye comme sa sphère d'influence dans l'Est de la Méditerranée et un partenaire économique important en Afrique. Alors que dans l'ensemble la Turquie compte peu d'alliés dans la région. L'envoi par la Turquie de combattants en Libye pourrait provoquer une crise encore plus profonde dans l'Est de la Méditerranée, ce qui pourrait à son tour détériorer les relations d'Ankara avec Moscou, Washington et les principaux alliés de l'Otan. La tension grandira dans la région.
Ce lundi, Recep Erdogan a déclaré que la Turquie n'avait pas encore envoyé ses forces en Libye, seuls les conseillers militaires y sont présents pour l'instant.