Le conseil de l'Otan s'est réuni au niveau des ministres de la Défense à Bruxelles. L'un des principaux thèmes abordés concerne un éventuel envoi de militaires otaniens en Irak. Ils pourraient remplacer partiellement les militaires américains qui, selon certaines informations, ont commencé à se retirer du pays.
Les membres de l'Otan sont convenus que l'Alliance assumerait certaines missions pour former les soldats irakiens et les forces de sécurité dans la coalition menée par les Etats-Unis. C'est ce qu'a déclaré à Bruxelles le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg après la première journée de travail de la réunion de deux jours des ministères de la Défense des pays de l'Otan.
Plusieurs centaines de militaires otaniens (essentiellement du Canada) contribuaient à la formation des structures de force, mais ils ont quitté l'Irak début janvier. A présent, ils pourraient y revenir. "Cela fait partie de la répartition des efforts: les alliés européens se joignent à nous et participeront plus activement à la lutte contre le terrorisme", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'Otan Kay Bailey Hutchison. Les soldats de l'Otan pourraient partiellement remplacer les Américains. Des informations controversées sont rapportées dernièrement au sujet de leur départ d'Irak.
La chaîne Sky News Arabia se référant à Ali al-Ghanemi, membre de la commission du parlement irakien pour la défense et la sécurité, a annoncé que les Etats-Unis ont lancé le retrait de leurs forces de 15 bases militaires. Selon le député irakien, Washington limiterait certainement sa présence dans le pays aux deux plus grandes bases – Aïn al-Asad, à 180 km à l'ouest de Bagdad, et une autre près d'Erbil, au nord du pays. Les médias parlent de l'arrivée sur place d'un grand nombre d'avions acheminant des renforts sous la forme de personnel et de matériel.
Début janvier, ces bases ont été attaquées par l'Iran en représailles à l'assassinat par les Américains à l'aéroport de Bagdad du général Qassem Soleimani, chef de la force al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique. C'est alors que les Irakiens ont exigé des Américains le retrait immédiat de leurs troupes, ce à quoi le président américain Donald Trump a réagi en menaçant de décréter des sanctions et a demandé d'indemniser tous les frais de Washington liés à la mise en place de bases militaires en Irak. Au même moment, les forces de l'Otan ont clos leur mission d'entraînement, au grand dam de Donald Trump. Ce dernier a suggéré aux alliés de revenir dans le pays.
Le lieutenant-colonel Earl Brown, porte-parole du commandement central des forces armées américaines (CENTCOM) a démenti les communiqués sur le retrait de soldats américains. Par ailleurs, plus tôt les médias ont publié la lettre du commandant des forces américaines en Irak, William Seely, que ses subordonnés commençaient à quitter l'Irak. Le Pentagone avait qualifié cette publication d'erreur, car cette lettre n'avait pas été signée. Mais c'est précisément ce qui indique qu'un retrait, du moins partiel, des forces américaines devaient avoir lieu à court terme.
Les communiqués contradictoires concernant le début du retrait des forces américaines d'Irak sont directement liés à la position controversée et floue de Donald Trump en la matière. D'un côté, il avait promis de retirer au moins une partie des forces des points chauds au Moyen-Orient, ce qui pourrait lui faire gagner des voix supplémentaires à la prochaine présidentielle. D'un autre côté, Washington pense qu'il serait illogique de simplement quitter l'Irak sans rien obtenir en échange. Quitter l'Irak reviendrait à perdre un avant-poste très pratique pour contenir l'Iran.