Le socialisme chinois pourrait s'avérer être un système plus efficace sur le plan politique et même économique que la démocratie américaine. Du moins, c'est ce qu'indiquent les succès de Pékin dans bien des domaines.
La revue Berlingske a publié un article très curieux, écrit par Laurids Mikaelsen, diplomate danois, ancien ambassadeur du Danemark en Chine. L'idée de cet article se résume à la pensée suivante: ces dernières décennies la Chine progresse rapidement dans différents domaines, notamment dans la science, les technologies, l'industrie, le commerce et, évidemment, la défense. Il se pourrait qu'à terme la Chine dépasse les Etats-Unis en matière de rythme de développement économique, ce qui changerait foncièrement la répartition des forces dans le monde contemporain.
En termes de délivrance de nouveaux brevets et d'implantation de nouveautés technologiques la Chine a déjà dépassé les Etats-Unis, malgré les affirmations de Donald Trump que les Chinois volent les technologies américaines. De plus, nombre de compagnies américaines travaillent elles-mêmes activement en Chine, c'est pourquoi la guerre commerciale déclenchée par le chef de l'Etat américain a frappé aussi bien les affaires chinoises qu'américaines.
L'épidémie du coronavirus, qui s'est déclenchée d'abord en Chine, a précisément mis en évidence le niveau réel du progrès économique et scientifique de Pékin. Dans les plus brefs délais le gouvernement chinois a déployé des hôpitaux supplémentaires, alors que les chercheurs chinois se sont immédiatement penchés sur la création du vaccin contre le coronavirus. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a même noté les succès de la Chine dans le combat contre l'épidémie, tout en réprimandant les pays européens.
L'efficacité économique de la Chine est liée en grande partie au modèle politique actuel de Pékin. Ses bases ont été posées encore par Mao Zedong, réformées par Deng Xiaoping, et à présent Xi Jinping renforce ce que les dirigeants précédents ont créé.
A l'heure actuelle, la Chine construit une armée forte car elle sait qu'en l'absence d'un système de défense et de sécurité fiable il est très difficile d'exister dans le monde contemporain, et encore plus difficile d'obtenir une position dominante dans l'économie mondiale. Tout en sachant que la Chine est un pays pacifique: contrairement aux Etats-Unis et aux pays d'Europe occidentale, qui se font passer pour des défenseurs des droits de l'homme et porteurs de valeurs humanistes, la Chine n'a pas fait la guerre depuis quarante ans. N'est-ce pas une preuve du véritable esprit pacifique de la Chine?
La plupart des Chinois approuvent la politique de Xi Jinping et sont satisfaits par le système politique du pays. Cela va à l'encontre de la vision des Américains et des Européens, qui considèrent la démocratie comme étant le seul système politique à être juste. Mais la fierté des Chinois pour leur pays, pour sa ligne politique n'est pas infondée.
"Aux Etats-Unis, plus de la moitié de la population n'est pas satisfaite par la démocratie. Comment voulez-vous persuader les Chinois que la démocratie est une bonne idée?", s'interroge l'ancien ambassadeur du Danemark en Chine Laurids Mikaelsen.
D'après le diplomate qui connaît bien la Chine, son système politique et sa population, l'Europe contemporaine n'a pas besoin de craindre le "danger jaune". La Chine contemporaine est un partenaire bénéfique et fiable qui à terme se transformera forcément en un Etat dominant, faisant reculer les Etats-Unis au second plan.
Cet article exprime le point de vue de nombreux représentants des élites européennes insatisfaites par le diktat des Etats-Unis, notamment sur le plan économique, et qui ne voient rien de mal à une réorientation de l'Europe au profit d'une coopération avec la Chine.
Puisque les succès économiques et technologiques de la Chine sont flagrants, les seuls reproches envers la Chine relèvent du domaine idéologique et politique. Mais si les Américains eux-mêmes ne sont pas satisfaits par la démocratie, et l'inégalité sociale aux Etats-Unis atteint une ampleur sans précédent, l'Occident est-il en droit de critiquer le modèle chinois?