Il y a 70 ans, le 25 juin 1950, avec l'approbation tacite de Joseph Staline et de Mao Zedong, le dirigeant de la Corée du Nord Kim Il-sung a ordonné à ses troupes de traverser la frontière du 38e parallèle pour réunir "par le fer et le sang" toute la péninsule sous sa gouvernance.
Et il avait presque réussi – quelques jours plus tard Séoul est tombée, mais les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et d'autres pays sont intervenus sous l'égide de l'Onu. Les alliés ont difficilement réussi à stopper et à défaire les forces nord-coréennes, mais ensuite ils ont lancé une controffensive vers le nord et, en octobre 1950, ont occupé pratiquement tout le territoire de la Corée en repoussant ce qui restait des troupes nord-coréennes jusqu'à la frontière chinoise. Kim Il-sung a été sauvé de la défaite totale par l'ingérence de la Chine, qui a envoyé dans le pays voisin 140 divisions de "volontaires populaires" d'environ un million de personnes, ainsi que par l'aide active de pilotes et de conseillers militaires de l'Union soviétique. Après quoi, en été 1951, la ligne du front s'est stabilisée de nouveau au 38e parallèle.
Malgré son caractère local, la guerre de Corée a été l'un des conflits armés les plus sanglants et dramatiques de la seconde moitié du XXe siècle. L'implication des plus grandes puissances mondiales, notamment l'URSS, la Chine et les Etats-Unis, a poussé le monde au seuil non seulement d'une guerre mondiale, mais également d'une guerre nucléaire. Le commandant des forces de l'Onu, le général américain Douglas MacArthur, a exigé plusieurs fois du président américain Harry Truman de lancer des bombes atomiques sur l'URSS et la Chine. Les activités militaires ont cessé sur la péninsule coréenne et la trêve a été signée seulement en juillet 1953, après la mort du dirigeant de l'URSS Joseph Staline et la démission du président américain Harry Truman.
La guerre sanglante qui a duré trois ans a définitivement instauré la division de la Corée qui n'a pas été surmontée à ce jour. Les deux Corées restent formellement en état de guerre, et il n'est pas question de signer un traité de paix. La situation instable sur la péninsule coréenne est actuellement l'une des principales menaces pour la sécurité internationale.
Alexandre Lemoine
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