Depuis le meurtre de l'enseignant, Samuel Paty, survenu vendredi dernier, en pleine rue, l'Etat français dit réagir contre l'islamisme. Ce lundi 19 octobre, on apprend que des opérations de police sont en cours contre «des dizaines» d'individus dans des milieux liés à l'islamisme, que les régions en France diffuseront un livre de caricatures dans les lycées, que le ministre de l'Intérieur demande la dissolution d'associations «ennemies de la République».
C'est le discours officiel du politique pris à chaud qui se doit de donner une réponse à la décapitation de ce vendredi dernier. Dans les faits, ces annonces semblent être un maquillage face à la réalité du pays car des experts et observateurs de l'islam martèlent depuis des années qu'il n'existe pas de différences entre islam et islamisme.
Emmanuel Macron a déclaré qu' «ils ne passeront pas», que «la peur doit changer de camp». Le premier ministre français, Jean Castex, a dénoncé «un acte barbare, un acte contre la vie, contre la République» et affirmé que «la peur et l'obscurantisme ne l'emporteront jamais». Les mots, dans la bouche des politiques, se veulent être une réponse à donner aux habitants du pays à la décapitation car il faut rassurer. Même l'imam et président de la Conférence des imams de France, Hassen Chalghoumi, a lancé sur BFMTV: «Je m’adresse aux parents, ''réveillez-vous'', il faut qu’ils veillent sur leurs enfants, sur cette jeunesse avant qu’ils ne soient des criminels et des assassins comme Merah, Kouachi, Coulibaly, toute cette génération de haine».
L'imam, qui dit recevoir des menaces de mort [d'autres musulmans], a vivement condamné l'attaque de ce vendredi: «Nous sommes meurtris, nous condamnons cet acte barbare et disons que Samuel Paty est un martyr de la liberté. Cette barbarie n’a pas sa place, ni dans les écoles ni ailleurs en France». Il a martelé que cet attentat, «ce n'est pas l'islam, ce n'est pas la religion, c'est l'islamisme, le poison de l'islam!».
Un discours tenu à chaque fois après une attaque dite islamiste en France. «Nommez les choses comme elles sont! Pourquoi on interdit pas l'islamisme? Il faut une réforme à l'intérieur de la communauté musulmane. Nous sommes touchés dans nos âmes, dans notre religion», affirme-t-il.
En déplacement ce lundi après midi devant le collège du Bois-d'Aulne où travaillait l'enseignant, l'islam a, en dénonçant des religieux musulmans qui viennent le déranger dans ses prêches, même demandé l'aide de l'Etat français en déclarant non pas devant la presse protégez les non musulmans en France mais «protégez les musulmans de France, face à un risque de guerre civile. Il y a un risque de la haine qui est en train de monter. Qui va nous protéger? Les Turcs, les Qataris , les Islamistes?». Parlant de la décapitation, l'imam a déclaré être pour un islam de France et indiqué que «même à Bagdad, même en Afghanistan, ça n’existe plus [la décapitation]», dénonçant que «c’est une honte pour l’humanité», signalant que cela arrive à «Paris».
La candidate à l'élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen, demande une «législation de guerre». Selon elle, il faut que le pays se réarme face à l'islamisme car elle voit que «la France s'est réveillée devant la monstruosité d'un péril qui la guette depuis des décennies. Mais que les pouvoirs impuissants et les gouvernements sans repères ont laissé entrer sur notre sol, prospérer pour finalement s'insinuer dans tous les recoins de notre société». Pour la présidente du Rassemblement National «un acte de guerre exige une législation de guerre». Plus tôt, la députée du Pas-de-Calais avait écrit en réaction après l'attentat sur Twitter que «l’islamisme nous mène une guerre» et que «c’est par la force que nous devons le chasser de notre pays», avant de railler la réaction du chef de l’Etat à l’attentat où celui-ci avait écrit, quelques heures après l’attaque, qu'«ils ne passeront pas». La chef du RN avait répondu au jeune président qu'«ils sont déjà là, jusque dans nos écoles!».
La figure du combat contre l'islam en France, Pierre Cassen, ne cesse de répéter que ceux qui utilise le mot «islamisme» étaient soit des traîtres, soit des idiots car selon lui, c'est la même chose. En tout cas, le gouvernement français a l'idée de combattre l'islamisme en diffusant sur tout le pays un livre de caricatures dans les lycées. Face aux kalachnikov qui se trouvent entre les mains des djihadistes en France, il n'est pas nécessaire d'être prophète dans son propre pays pour connaître ce qu'il va se passer. Les enseignants français ne vont pas s’amuser à montrer encore des caricatures car le pouvoir français n’a pas les moyens de les protéger. En outre, la France est bien en guerre.
Philippe Rosenthal
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