Les premières candidatures annoncées pour faire partie de l'administration du président américain Joe Biden témoignent du retour au pouvoir de personnes de l'entourage de Barack Obama.
Le siège du démocrate vainqueur à la présidentielle du 3 novembre a annoncé qu'Antony Blinken serait nommé secrétaire d'Etat, Jake Sullivan – conseiller à la sécurité nationale, et Linda Thomas-Greenfield – représentante permanente à l'Onu. De plus, dans la grande politique revient l'ancien chef de la diplomatie américaine John Kerry. Il obtiendra le poste de représentant spécial du président pour le climat. D'après les experts, la nouvelle équipe de Washington sera plus traditionnelle et professionnelle que sous la présidence de Donald Trump.
Pendant que ce dernier tente en vain de contester sa défaite au tribunal et rappelle à ses abonnés sur Twitter que c'est lui qui "a gagné les élections" du 3 novembre, le vainqueur évident de la course présidentielle, mais qui n'a pas été encore officiellement annoncé, Joe Biden annonce les nouvelles candidatures dans son administration. Sachant que son siège a également décidé de dévoiler les premières candidatures via Twitter.
Le poste de secrétaire d'Etat a toujours suscité le plus grand intérêt. Plusieurs candidatures figuraient dans les médias, mais l'équipe de Joe Biden n'a pas avancé des candidats dont la nomination aurait pu être potentiellement bloquée par le sénat républicain et s'est arrêté sur Antony Blinken.
Selon la presse américaine, les opinions dans l'ensemble modérées d'Antony Blinken de 58 ans, aux yeux de l'élite politique américaine, bien sûr, lui permettent d'être approuvé sans problèmes par le sénat. Diplômé de Harvard et de l'université Columbia, il faisait déjà partie de l'administration présidentielle dans les années 1990 lorsqu'il travaillait dans l'équipe des rédacteurs de discours de Bill Clinton. Entre 2002 et 2008, il a dirigé l'appareil de la commission du sénat pour les affaires internationales, dirigée à l'époque par Joe Biden en personne. Et sous Barack Obama le futur secrétaire d'Etat était d'abord conseiller du vice-président à la sécurité nationale, puis conseiller adjoint du président dans le même domaine. Au moment de l'élection de Donald Trump, Antony Blinken était secrétaire d'Etat adjoint.
Dans l'ensemble, sa nomination correspond aux objectifs évoqués par Joe Biden pendant sa campagne. Le futur chef de la diplomatie est considéré comme un adepte du rétablissement de l'accord nucléaire avec l'Iran et prône également le retour de Washington dans l'accord de Paris sur le climat.
Le poste de conseiller du président à la sécurité nationale reviendra à Jake Sullivan, 43 ans, qui à l'époque de Barack Obama travaillait comme assistant de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, puis conseiller en chef de son siège de campagne en 2016. En outre, il a même travaillé en tant que conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, quand ce dernier était vice-président. Il a notamment joué un rôle important dans l'élaboration de l'accord nucléaire iranien et, depuis 2016, après la défaite d'Hillary Clinton à la présidentielle, il faisait des investigations en ayant écrit de nombreux essais – comment faire en sorte que la politique étrangère des Etats-Unis corresponde davantage aux besoins intérieurs de l'Amérique.
La nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, Linda Thomas-Greenfield, comme l'affirme le Politico, est considérée comme l'une des femmes diplomates de couleur les plus autoritaires à Washington. Toutefois, pour l'instant sa célébrité médiatique se limite à son expérience de 35 ans de carrière diplomatique, pendant laquelle elle a été ambassadrice au Liberia et assistante du secrétaire d'Etat pour l'Afrique.
L'ancien secrétaire d'Etat John Kerry revient également au gouvernement pour devenir envoyé spécial du président pour le climat. Alors que le Renseignement national américain sera dirigé pour la première fois par une femme – Avril Haines, qui a occupé différents postes à la CIA pendant la présidence de Barack Obama. C'est aussi pour la première fois qu'un Latino-Américain deviendra secrétaire à la Sécurité intérieure. Il s'agit d'Alejandro Mayorkas, qui sous l'administration démocrate précédente était directeur du service migratoire.
Il n'y a rien de surprenant à ce que Joe Biden recherche des ressources pour son équipe parmi ceux qui, d'une manière ou d'une autre, sont liés à Barack Obama. Cela engendre des rumeurs que l'ancien président démocrate deviendra un dirigeant en coulisses de la nouvelle administration. Toutefois, même sans cela Barack Obama reste aujourd'hui l'un des représentants les plus populaires du parti démocrate et son leader informel.