Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a promis encore plusieurs mois difficiles à l'économie mondiale. C'est ce qu'indique le communiqué publié sur le site de la Banque centrale américaine qui précède l'allocution du chef de la Fed à la commission bancaire du congrès.
Jerome Powell associe la période difficile pour l'économie mondiale aux problèmes engendrés par la pandémie de Covid-19. "Les dernières nouvelles sur les vaccins sont très positives à moyen terme. A l'heure actuelle, les difficultés considérables et l'indétermination demeurent, cela concerne notamment les délais d'apparition des vaccins, de leur production et diffusion, ainsi que leur efficacité pour différents groupes de population", a déclaré le chef de la Fed.
D'après ce dernier, la situation dans l'économie mondiale restera tendue à court terme.
Rappelons que la veille l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a annoncé que les perspectives de la sortie de l'économie mondiale de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus s'étaient améliorées grâce aux informations rassurantes concernant l'élaboration de vaccins efficaces, mais le fond économique à court terme reste extrêmement indéterminé.
"De nouvelles épidémies de coronavirus dans de nombreux pays et les mesures de confinement adoptées ont freiné la reprise économique mondiale après une forte chute au premier semestre 2020, et à court terme conduiront à une baisse de PIB des Etats, notamment de plusieurs pays européens", indiquent les experts de l'organisation.
Cette situation devrait se maintenir pendant encore une certaine période, tant qu'une vaccination massive ne sera pas lancée dans le monde entier.
"Après une forte chute en 2020, de 4,2%, le PIB mondial augmentera d'environ 4,25% en 2021 et de 3,75% en 2022. Dans l'ensemble, d'ici 2021, l'économie mondiale reviendra à son niveau d'avant la crise grâce à une puissante ascension en Chine, mais la dynamique de PIB des puissances économiques mondiales divergera fortement", écrit l'OCDE.
Plus tôt, début novembre, la Commission européenne a réduit ses prévisions de la dynamique de PIB mondial pour 2020-2021 sur fond de pandémie de coronavirus. D'après le nouveau rapport du régulateur, en 2020 la Commission européenne s'attend désormais à une réduction de PIB mondial de 4,3%. L'estimation est revue à la baisse de 0,8 point par rapport aux prévisions du printemps. Les attentes pour 2021 ont également baissé de 0,6 point jusqu'à une croissance de 4,6%. Pour la première fois la Commission européenne a prédit une croissance mondiale de PIB pour 2022 à hauteur de 3,6%.
Le rapport souligne que "l'activité économique mondiale, qui a déjà ralenti depuis 2018, a été affectée par la pandémie de Covid-2019, ce qui a conduit à une récession sans précédent au premier semestre 2020".
Avant cela, mi-octobre, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Gueorguieva n'a pas exclu une baisse de PIB de presque 30.000 milliards de dollars à cause de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. Selon la responsable, "d'ici cinq ans la crise, selon les estimations, entraînerait une perte cumulée de PIB de 28.000 milliards de dollars".
Par ailleurs, Kristalina Gueorguieva a indiqué que pendant la crise le FMI a revu à la hausse ses engagements pour créditer les pays jusqu'à 280 milliards de dollars, sachant jusqu'à un tiers de cette somme a été approuvé en mars.
Plus tôt, le FMI a revu à la hausse son pronostic de juin concernant le PIB mondial – cette année l'économie mondiale diminuera de 4,4%, mais repartira et augmentera de 5,2% l'an prochain.
Alexandre Lemoine
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