Par chaos (Khaos ou «vide qui occupe un trou dans le néant») nous entendons quelque chose d'imprévisible et qui échappe à la vision myope que seuls nos yeux peuvent esquisser devant des événements qui échappent aux paramètres connus.
Car notre esprit n'est capable de séquencer que des fragments de la séquence totale de l'immense génome du chaos, avec laquelle on recourt inévitablement au terme d’«effet papillon» pour tenter d'expliquer la conjonction vertigineuse des forces centripètes et centrifuges qui finiront par configurer le puzzle disjoint du chaos ordonné qui se prépare et qui pourrait conduire à l’utopie d'un nouvel âge de l'humanité.
Le terme d'utopie (ce qui n'est nulle part) a été utilisé par Thomas More au XVIe siècle et serait «la recherche inlassable de l'humanité depuis la nuit des temps pour un lieu ou une société idéale» et malgré sa nature irréelle, permet de reconnaître les idéaux dans la société ou la communauté à un moment précis de son parcours historique ainsi que les obstacles qui empêchent de cristalliser son rêve idyllique.
L'utopie, ainsi conçue, serait le moyen de réaliser un rêve qui impliquerait dans sa puissance la capacité de devenir un acte concret (le but est sur la route), comme étant nécessaire de marcher sur le chemin marqué comme souligné à travers le film italien réalisé par Enrico Guazzoni, sorti en 1911, Il poverello di Assisi: «Cela commence par faire ce qui est nécessaire, puis ce qui est possible et du coup vous ferez l'impossible». Cela implique une catharsis et une métanoïa ultérieure.
Le terme «métanoïa» serait «une déclaration rhétorique utilisée pour retirer toute déclaration faite et la corriger pour la centrer de la manière appropriée dans un nouveau contexte», ce qui se traduirait par la situation actuelle permettant de «transformer l'esprit pour adopter une nouvelle manière de penser, avec de nouvelles idées, de nouvelles connaissances et une attitude entièrement nouvelle face à l'irruption du nouveau scénario téléonomique».
Cela impliquerait la double connotation de mouvement physique (retracer le chemin parcouru) et psychologique (changement de mentalité après avoir écarté les vieux stéréotypes en vigueur ces dernières décennies) et qui aura comme effets bénéfiques la libération de la partie indomptée de l'individu d'origine qui est resté accroupi dans un coin du cœur, calmé et opprimé par la tyrannie de la manipulation consumériste de la société bourgeoise occidentale d'aujourd'hui.
Ainsi, le système dominant ou institutionnel des sociétés occidentales utiliserait la dictature invisible du consumérisme compulsif des biens matériels pour annuler les idéaux de l'individu primordial et le transformer en un être non critique, craintif et conformiste qui gonflera inévitablement les rangs d'une société homogène, uniforme et facilement manipulable par des techniques de manipulation de masse.
Ce processus aboutira à l'apparition d'un nouvel individu (individu multidimensionnel), réaffirmé dans une solide conscience critique et soutenu par des valeurs tombées en désuétude, comme la solidarité et l'indignation collective face à la corruption et l'injustice qui prévalent et que sous la slogan «interdit d'interdire» va générer un tsunami populaire de dénonciation de la démocratie, du social et des valeurs, le déficit de l'élite dominante actuelle des pays occidentaux et aboutira à la fin du statu quo actuel après une période traumatisante dans laquelle l'ancien agonisera sans une nouvelle aube.
Germán Gorraiz López, analyste politique
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