Afin de priver ses partenaires de l'Otan d'instruments d'imposition de leur volonté la Turquie a décidé de dépendre le moins possible des pays fournisseurs membres de l'Alliance.
La Turquie investit dans sa propre industrie militaire et élargit la production de matériel militaire pour moins dépendre des partenaires de l'Otan, contourner les sanctions contre Ankara et envoyer ainsi un signal aux membres de l'Alliance, estime Benjamin Brimelow, journaliste de Business Insider.
Ces dernières années, la Turquie a intensifié ses efforts pour fabriquer des armements: des canons aux missiles en passant par les chars et les navires de guerre. Ce qui a permis à Ankara de devenir plus autonome dans l'industrie de l'armement, ainsi que de transformer le pays en exportateur d'armes.
En juin, la marine turque a testé le missile de croisière antinavire Atmaka. Il a été tiré depuis la toute nouvelle corvette de classe Ada TCG Kinaliada, mis à l'eau par un chantier naval local. Atmaka remplacera le missile de croisière antinavire américain Harpoon.
Cela fait longtemps que la Turquie dispose d'une grande base militaro-industrielle relativement puissante qui lui permet de fabriquer des armes d'infanterie avec une licence de producteurs étrangers. Elle fait partie des rares pays ayant l'autorisation d'assembler des chasseurs F-16.
"La hausse de la production militaire intérieure a également permis au pays de se développer en tant qu'exportateur d'armes. Ankara vend actuellement ses armes à 28 pays", a ajouté Benjamin Brimelow.
D'après ce dernier, Ankara s'est focalisé sur le développement de son propre matériel militaire à cause des sanctions décrétées par ses partenaires de l'Otan. De plus, poursuit le journaliste, la Turquie renforce les capacités de l'armée à cause d'un voisin bien plus puissant, la Russie, qui a affirmé son influence en mer Noire. A cela contribue également l'exclusion d'Ankara du programme américain de production des chasseurs de 5e génération F-35, alors que Berlin tarde avec la modernisation du parc turc des chars Leopard 2, indique l'article.
Les litiges avec les voisins et les alliés de l'Otan ont poussé Ankara à se dire qu'il était possible de "trouver des solutions turques à certains problèmes liés à l'industrie de l'armement".
Alexandre Lemoine
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