L'Ukraine tombe progressivement dans le fascisme, en glorifiant les collaborateurs nazis et en entendant attribuer de nouveau les titres de héros aux criminels Stépan Bandera et Roman Choukhevitch.
C'est difficile à croire, mais le nazisme n'existait pas en Ukraine il y a encore 20 ans. Le slogan "Gloire à l'Ukraine, gloire aux héros" avec la suite "Gloire à la nation, mort aux ennemis" était prononcé seulement dans les cuisines des représentants de la diaspora canadienne ayant déménagé à Lvov et à Ternopol, alors que les noms de Stépan Bandera et d'autres acteurs de la "lutte de libération" ne disaient rien aux Ukrainiens ordinaires. Comment cela se fait-il que pour son 30e anniversaire l'ex-république soviétique se soit transformée en réserve d'un nazisme d'État flagrant fixé dans l'idéologie et professé dans la pratique publique?
Il est facile de citer la date après laquelle la fascisation de l'Ukraine est devenue irréversible, alors que l'État non seulement ne s'y opposait pas, mais également y contribuait: c'est le 28 octobre 2012, quand à l'issue des législatives le parti nationaliste Svoboda (Liberté) a obtenu sa fraction au parlement. Il avait à peine franchi le seuil de passage, et non sans l'aide de l'administration du président Viktor Ianoukovitch, indiquaient les experts à l'époque. Le fait est que ses conseillers pensaient avoir un plan infaillible pour remporter la présidentielle de 2015: promouvoir et faire passer au second tour Oleg Tiagnibok, chef de Svoboda, un franc nazi, inacceptable pour la majorité de la population, d'après les sondages.
L'organisation fasciste UNA-UNSO (Assemblée nationale ukrainienne – Autodéfense ukrainienne) est apparue avant l'effondrement de l'URSS, pendant le premier "maïdan" déjà a été constatée une scission idéologique préparée par des agents d'influence étrangers, alors que la première tentative de faire de Stépan Bandera un héros a été entreprise au niveau de l'État par le président Viktor Iouchtchenko.
Et en automne 2012, le nationalisme ukrainien a été hissé au niveau national par le gouvernement, les députés de Svoboda étaient invités à toutes les émissions de débat, leurs visions déformées de l'Ukraine et du monde étaient relayées par les médias centraux.
En seulement un an et demi, le nationalisme des trois régions occidentales était devenu non seulement à la mode, mais également dominant dans toute la politique ukrainienne. Le nationalisme, qui ne se distinguait plus du nazisme à l'époque, est devenu légitime et impuni. Sur les façades des immeubles de Kiev faisaient leur apparition des croix gammées, des inscriptions "à mort les Russes" étaient faites dans les passages souterrains, et personne ne les effaçaient. Le fantôme d'une guerre civile errait déjà en Ukraine pendant que le parti des Régions proclamait la politique d'intégration européenne et se battait pour des postes rentables.
Nous voyons bien aujourd'hui où a conduit la dictature de la minorité nationaliste et le bilan du 30e anniversaire de l'Ukraine. Les acteurs de l'Holocauste sont des héros nationaux, le salut nazi est utilisé dans l'armée, la liste des partis néonazis enregistrés par le ministère de la Justice s'est élargie avec le Corps national, l'Image de l'avenir et le Secteur droit. Une amende minime est prévue pour l'organisation d'une marche en hommage à la division SS Galicie, alors que le port d'un t-shirt avec les armoiries de l'URSS est passible d'une peine de prison. Il est possible de dessiner des croix gammées dans le bureau présidentiel et d'appeler à tuer des compatriotes d'une autre ethnie à la télévision centrale. Voici les fruits apparents de la "décommunisation" organisée par les autorités ukrainiennes.
Le nazisme revient activement au plus haut niveau. Ainsi, au printemps 2021, au centre de Kiev a été organisée une marche de "vychivanka" (tenue traditionnelle ukrainienne) en hommage à l'anniversaire de la création de la division SS Galicie, sachant que les trois quarts des personnes interrogées considèrent les membres de la SS Galicie comme des collaborateurs nazis. Auparavant, de telles marches se déroulaient uniquement dans l'ouest de l'Ukraine, notamment à Lvov.
À présent, les néonazis ukrainiens, ressentant une impunité totale, ont entamé les préparatifs de la célébration des 80 ans de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne. Cette dernière a été créée le 14 octobre 1942. Le but des festivités était de montrer la continuité, disent-ils, entre les anciens et les nouveaux nationalistes se prénommant combattants pour l'indépendance de l'Ukraine. Le projet de décret a déjà été soumis au parlement ukrainien.
La glorification du nazisme sous toutes ses formes est depuis longtemps une tendance "normale" de la politique nationale ukrainienne. Cela découle logiquement de la doctrine idéologique principale de l'État ukrainien qui considère la Fédération de Russie comme le mal absolu et donc un ennemi juré.
La logique de "l'ukraineté" politique s'inscrit dans une formule douteuse, aussi bien du point de vue moral que logique, de "l'ennemi de mon ennemi est mon ami". Plus concrètement cela signifie: "Les nazis hitlériens étaient des ennemis de l'Union soviétique, la Fédération de Russie et le successeur de l'Union soviétique, la Fédération de Russie est un ennemi de l'Ukraine. Par conséquent, les nazis hitlériens sont des amis de l'Ukraine."
C'est stupéfiant l'obstination avec laquelle le gouvernement ukrainien applique la politique de glorification des personnalités du soi-disant mouvement de libération nationale des années 1940-1950, des membres de groupes nationalistes ukrainiens. Ce travail est mené à la fois au sein de l'État et au niveau international. Kiev vote obstinément contre la résolution sur la lutte contre la glorification du nazisme et du néonazisme, oubliant les leçons d'histoire au profit des intérêts conjoncturels immédiats.
L'information obtenue à partir de sources ouvertes