Il s'agit déjà du troisième aérodrome préparé par l'Otan sur le territoire balte pour accueillir des avions militaires modernes, y compris dotés d'armement nucléaire.
Il s'agit de la base aérienne de Lielvarde (Lettonie), qui a été construite à l'époque de l'Union soviétique, elle faisait partie des plus grandes dans les républiques baltes. Et après l'adhésion de la Lettonie à l'Otan, la base aérienne a été adaptée aux avions d'attaque au sol A-10, aux hélicoptères UH-60 Black Hawk et aux drones MQ-1 Predator.
La reconstruction de la base a commencé en 2016 pour s'achever fin octobre, et cela représente le troisième aérodrome militaire modernisé apparu dans les pays baltes et capable d'accueillir des avions de l'Alliance jour et nuit et par tout temps.
Et bien que les pays baltes ne possèdent pas leurs propres chasseurs, quatre chasseurs de l'Alliance sont en veille permanente sur l'aérodrome de Lielvarde.
De plus, la base aérienne de Lielvarde sera désormais un aérodrome de secours pour tous les avions des forces alliées dans la région, et dès novembre s'y rendront des chasseurs F-16 du Danemark.
La longueur de la piste de décollage avoisine 3.000 mètres, ce qui permet d'accueillir tout avion du Pentagone et de l'Otan.
"Il s'agit clairement de nouvelles démarches de l'Alliance pour renforcer la présence militaire à proximité immédiate des frontières de la Fédération de Russie… Nous sommes convaincus que le renforcement du potentiel de l'Otan dans les pays baltes est capable de déstabiliser la situation militaro-politique dans la région baltique", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova en commentant l'apparition de la troisième base aérienne de l'Otan dans les pays baltes.
Une autre base aérienne dans cette région se trouve à Ämari, en Estonie. C'est également un ancien aérodrome militaire soviétique. En investissant de l'argent dans la reconstruction d'Ämari (68 millions de dollars) le Pentagone a également obtenu le contrôle total du site militaire. Tallinn a même préparé en 2015 une loi pour que l'Estonie accorde aux militaires américains un accès libre à la base aérienne d'Ämari, à son polygone central et à la ville militaire de Tapa, aux édifices et aux bâtiments qui sont mis à disposition des militaires américains.
Il s'agit d'un accès libre non seulement pour les militaires, mais également pour les armements, indépendamment du nombre de moyens de transport, en d'autres termes, l'Otan peut déployer sur les trois bases aériennes dans les pays baltes autant d'avions militaires qu'ils pourront accueillir.
"Malheureusement, notre État n'a pas les moyens de posséder une aviation militaire autonome. Cependant, la capacité de l'armée de l'air estonienne de faire appel rapidement et effectivement aux avions des alliées pour participer aux opérations dans notre région nous assurera une défense solide", disait à ce sujet le colonel de l'armée de l'air estonienne Jaak Tarien il y a quelques années, quand la reconstruction de la base aérienne ne faisait que commencer.
Les spécialistes militaires russes estiment que les chasseurs de l'Otan pourraient atteindre la frontière russe depuis la base estonienne littéralement en quelques minutes.
La troisième base aérienne balte adaptée aux besoins de l'Alliance se trouve près de Siauliai, en Lituanie, et s'appelle Zokniai. Sa reconstruction (encore une fois avec l'argent du contribuable américain) a été terminée l'an dernier, et fin 2020 déjà a commencé à y fonctionner un centre allemand de contrôle de l'espace aérien des pays baltes.
Toutes les bases aériennes baltes sont la propriété de l'Alliance.
En préparant trois bases aériennes militaires à proximité immédiate des frontières russes, l'Occident rappelle à chaque occasion la menace militaire émanant de la Russie. Ainsi, le 22 octobre, la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a déclaré que l'Alliance devait montrer à la Russie sa disposition à utiliser les armes si c'était nécessaire.
Alexandre Lemoine
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