La Chine a reproché aux Etats-Unis de former des clans selon des valeurs idéologiques, tout en trahissant le principe même de la démocratie, que Washington prétend défendre. Pékin n’a également pas manqué de rappeler aux responsables étasuniens la nécessité d’abandonner la mentalité de la Guerre froide.
Le fait que les Etats-Unis obligent d’autres pays à accepter leurs normes démocratiques et forment des clans en distinguant les pays en fonction de valeurs idéologiques – est une pure trahison de la démocratie, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, cité par l’agence de presse Xinhua.
Il est à noter que Washington poursuit sa rhétorique agressive à l’encontre de la Chine. Lors d’un point de presse par visioconférence, le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis chargé des affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique a indiqué que lors de la quatrième réunion de rang ministériel des ministres des Affaires étrangères du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (QUAD) qui aura lieu en Australie et qui verra la participation du chef de la diplomatie US Antony Blinken – une partie de la discussion portera «sur les défis que la Chine représente pour les valeurs démocratiques et l’ordre international».
On peut évidemment se demander à quel «ordre international» fait référence le responsable étasunien dans la réalité multipolaire actuelle, il n’empêche que cette énième déclaration hostile à la Chine n’a pas manqué de faire réagir le haut responsable diplomatique chinois. «La démocratie est une valeur commune de l’humanité, non pas un monopole d’un certain nombre de pays. Il appartient au peuple d’un pays de décider si ce pays est démocratique ou non», a souligné Zhao Lijian.
Il a également ajouté qu’en dépit de leur réputation démocratique ruinée, les USA continuent de forcer d’autres nations à accepter leurs normes en formant des clans en distinguant les pays en fonction de valeurs idéologiques, ce qui est une pure trahison de la démocratie. Et que les Etats-Unis, ainsi que certains autres pays doivent saisir la tendance de l’époque, adopter un esprit approprié et abandonner la mentalité issue de la Guerre froide.
Si ce nouvel rappel à l’ordre de la part de la Chine à l’encontre de Washington est une fois de plus parfaitement justifié, il serait certainement correct de rappeler également qu’au-delà du fait que les régimes occidentaux n’ont aucun droit moral à pouvoir prétendre parler au nom d’une quelconque démocratie – ne pouvant en être effectivement des propriétaires, et même au-delà du fait que de nombreux Etats du monde considérés comme démocratiques n’adhèrent pas à la vision simpliste occidentale de la question, le plus important encore étant les résultats macabres obtenus pour de nombreux peuples à travers les tentatives occidentales d’exporter leur vision de la prétendue démocratie.
Et ce à travers d’innombrables agressions aux quatre coins de la planète, apportant d’énormes souffrances et destructions pour les peuples qui ont eu à les subir. En ce sens, la meilleure caractéristique qui revient aux USA est certainement celle qui lui avait déjà été donnée: celle d’être des faux apôtres de la démocratie.
Enfin, les tentatives des nostalgiques de l’unipolarité, Washington en tête, de tenter à créer de nouveaux blocs pour contrer les partisans de l’ordre multipolaire international actuel – ne mèneront certainement à rien. Et cela non pas seulement en raison de la détermination des principaux défenseurs de la multipolarité, parmi lesquels évidemment la Chine et la Russie et leurs alliés respectifs dans la majorité des régions du monde, mais également et tout simplement car nous assistons aujourd’hui à un processus d’observation active des processus en cours de la part des pays qui étaient traditionnellement considérés comme des partisans du bloc occidental.
Le fait pour ces pays de se détourner progressivement des donneurs d’ordre, tout en se rapprochant d’une manière de plus en plus stratégique avec l’axe de la multipolarité, confirme cette notion parfaitement pragmatique que le monde post-occidental est effectivement une réalité. Une fois de plus, il ne faut aucunement voir dans ce schéma une volonté de mettre à l’écart de la communauté internationale les pays et peuples occidentaux – car bien qu’étant une minorité planétaire, cela n’est pas un objectif en soi. Mais en ce qui concerne l’establishment concerné et ses supplétifs, il n’y a vraisemblablement pas d’autre issue.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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