05.05.2022
La Moldavie continue de recevoir des hauts fonctionnaires occidentaux. Un autre invité récent a été le chef du Conseil européen, Charles Michel. Il n'a pas promis de perspectives européennes pour le pays. Cependant, il semble maintenant que l'UE n'attende plus les conditions requises, pour un jour, intégrer la république dans l'UE.
Une véritable aide immédiate sous la forme de l'ouverture de son propre marché se met, donc, en place. Avec le déclenchement des hostilités en Ukraine, la république a, en fait, perdu la possibilité de vendre des produits vers l'est.
Après le déclenchement des hostilités en Ukraine, la Moldavie a commencé par bénéficier d'une attention accrue en Occident. Bien sûr, cela ne peut pas être comparé à ce que les pays occidentaux donnent maintenant à l'Ukraine, mais on peut dire avec certitude que Chisinau, la capitale de la Moldavie, n'a pas été gâtée comme cela auparavant.
Ces derniers mois, le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, les présidents de la Roumanie, de la Pologne, de la Suisse, de l'Estonie et d'autres dirigeants se sont déjà rendus dans cette capitale. Ainsi, le 4 mai, le chef du Conseil européen, Charles Michel, s'est rendu dans la capitale moldave où il a déclaré: «L'UE va considérablement accroître son soutien militaire à la Moldavie».
Charles Michel a déclaré à Chisinau que l'UE continuera à soutenir la Moldavie politiquement, économiquement et même dans le domaine de la défense. Selon le responsable, l'UE est prête à renforcer son soutien à la république dans ce sens. «Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées», a-t-il déclaré, rajoutant: «L'UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d'aider et de soutenir votre pays et d'accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale». Il a précisé: «Je ne vais pas encore entrer dans les détails de ces décisions. Il est important pour nous maintenant d'éviter une escalade du conflit».
Après cette déclaration, le ministère moldave des Affaires étrangères s'est empressé de noter que l'assistance militaire promise à Chisinau par l'UE «ne couvre pas et ne couvre pas les armes létales», mais «la logistique militaire, la mobilité, le commandement et le contrôle, la cyberdéfense, les capacités de surveillance de situation et les communications tactiques».
Dans le même temps, Charles Michel n'a pas donné de réponse claire à la question sur les perspectives d'adhésion de la république à l'UE, se limitant à dire, lors d'une conférence de presse conjointe avec la présidente moldave, Maia Sandu, que «nous allons continuer d'approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l'UE», soulignant que «c'est un débat difficile», car «l'UE est une structure complexe, le droit de veto opère ici. Il est important que nous nous clarifions ce que nous voulons à l'avenir. Il est clair que l'élargissement de l'UE est un outil politique pour affiner notre vision de l'avenir de l'Europe. Je suis sûr qu'au cours des deux prochains mois, nous pourrons signaler l'avenir de l'élargissement de l'UE».
Il faut rappeler qu' en avril Bruxelles a remis aux autorités moldaves un questionnaire qui devrait préciser dans quelle mesure la république est prête à obtenir le statut de pays candidat à l'adhésion à l'UE. Chisinau a achevé la première partie du document qui traite des questions politiques et économiques et a soumis les réponses à l'UE.
Les autorités moldaves travaillent actuellement sur la deuxième partie qui consiste en près de 2 000 questions et devrait clarifier la manière dont la législation moldave correspond à la législation européenne. Selon des sources anonymes, ce questionnaire est déjà rempli à plus de sa moitié et il sera, également, envoyé à Bruxelles dans un avenir proche.
Cependant, les diplomates moldaves admettent dans des conversations privées que la mise en place de questionnaires, comme cela est le cas pour l'Ukraine et la Géorgie et de la Moldavie actuellement, que tout cela est plutôt une étape symbolique qui vise à montrer que l'UE n'abandonne pas les trois Etats durant une période difficile et inédite.
Maia Sandu, quant à elle, a ouvertement déclaré qu'elle espère une aide de l'UE dans d'autres domaines moins politisés, mais extrêmement importants pour son pays. La présidente de la Moldavie a déclaré: «Chisinau s'attend à ce que le marché européen soit ouvert aux produits moldaves, y compris les produits agricoles. Selon elle, ces marchandises et d'autres» à cause de la guerre ne peuvent plus arriver sur les marchés de l'Est.
En outre, Maia Sandu a demandé l'annulation des taxes sur les marchandises moldaves et l'élargissement de la gamme de marchandises admises sur le marché de l'UE. Elle a noté que cela aiderait grandement les entrepreneurs moldaves. Elle a, aussi, réclamé à Charles Michel que les transporteurs de fret de la république - se trouvant privés de la possibilité de transporter des marchandises vers l'est - reçoivent l'autorisation de transporter les marchandises à travers le territoire de l'UE. Enfin, Maia Sandu a prié l'UE d'accepter les opérateurs mobiles moldaves dans le réseau d'itinérance européen.
«Nous avons un dicton en République de Moldavie: un ami est connu dans les difficultés. L'UE est un véritable ami de notre pays, nous avons une amitié éprouvée par le temps, et nous avons une amitié dans de nombreux domaines de coopération», a-t-elle fait remarquer au président du Conseil européen.
Philippe Rosenthal
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