02.08.2022
Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est au cœur des efforts mondiaux visant à prévenir la prolifération des armes nucléaires, à promouvoir la coopération aux fins de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, à faire progresser l’objectif du désarmement nucléaire et du désarmement général et complet. Les craintes d'une dérive atomique sont là.
La 10e Conférence d'examen du TNP avec les 191 pays signataires a débuté le lundi 1er août au siège des Nations unies pour durer jusqu'au 26 août prochain.
Le président russe, Vladimir Poutine a averti qu'il ne peut y avoir de vainqueurs dans une guerre nucléaire. Dans un message adressé aux participants de la conférence des 191 pays signataires du TNP ce lundi, le dirigeant russe s'est prononcé contre toute dérive nucléaire du conflit en Ukraine, rapporte BFMTV. La Russie a assuré qu'elle continuait de suivre «la lettre et l'esprit» de ce Traité. Une autre chaîne française, TF1, rapporte que les pays occidentaux et la Russie dénoncent tour à tour les risques d'un conflit nucléaire.
L'humanité traverse une période très tendue depuis la crise de la Covid-19 et le conflit en Ukraine. C'est, donc, dans ce contexte que s'est ouverte à New York la conférence des 191 pays signataires du TNP au siège des Nations unies. A cette occasion les Occidentaux et la Russie ont réaffirmé leur opposition à une guerre nucléaire. Le Secrétaire général de l'Onu, António Guterres, a twitté à cette occasion: «Aujourd'hui, l'humanité n'est qu'à un malentendu, à une erreur de calcul de l'anéantissement nucléaire»; «La Conférence du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est l'occasion de s'accorder sur les mesures qui permettront d'éviter certaines catastrophes». António Guterres veut «remettre l'humanité sur un nouveau chemin vers un monde sans armes nucléaires».
Joe Biden a déclaré dans son discours à la Maison Blanche: «Les Etats-Unis renouvellent leur engagement envers le monde [étant] responsable de leur arsenal nucléaire et de continuer à travailler vers l'objectif ultime d'un monde sans armes nucléaires». Il rajoute: «C'est pourquoi mon administration a donné la priorité à la réduction du rôle des armes nucléaires dans notre stratégie de sécurité nationale».
Alors que Joe Biden affirme qu'il a «travaillé sur le contrôle des armements dès les premiers jours de [sa] carrière», et que «le bien être du TNP a toujours reposé sur des limites d'armements significatives et réciproques entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie» et que «même au plus fort de la guerre froide, les Etats-Unis et l'Union soviétique ont pu travailler ensemble pour assumer notre responsabilité commune d'assurer la stabilité stratégique», les Etats-Unis via l'Otan ont menacé de placer des armes nucléaires américaines en Europe de l'Est.
L’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) rappelle que «le NPT a été ouvert à la signature en 1968 et est entré en vigueur le 5 mars 1970. Le 11 mai 1995, le Traité a été prorogé indéfiniment. C’est le Traité qui compte le plus d’Etats parties – 191 – dans les domaines de la non-prolifération nucléaire, des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et du désarmement nucléaire. Par le TNP, les Etats parties non dotés d’armes nucléaires se sont engagés à ne pas fabriquer ou acquérir par tout autre moyen des armes nucléaires ou tout autre dispositif nucléaire explosif, tandis que les Etats parties dotés d'armes nucléaires se sont engagés à ne pas aider, encourager ou amener, en aucune manière, un Etat partie non doté d'armes nucléaires à fabriquer ou acquérir par tout autre moyen des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires.
TF1 avertit que «début janvier, les cinq membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), également puissances nucléaires, s'étaient engagées à "prévenir la poursuite de la dissémination" nucléaire, juste avant un nouveau report de la conférence d'examen».
Dans un article, Le Point, a évoqué le cas particulier d'«Israël, qui n'a pas signé le TNP mais qui assistait à la conférence [du TNP] en observateur pour la première fois depuis 20 ans alors que l'état hébreu refuse de se voir dicter la date ou l'ordre du jour d'une telle conférence et rejette la tutelle de l'Onu». A ce moment même, une réunion des pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) s'est terminée sur un échec car les Etats-Unis et leurs alliés ont rejeté une initiative arabe sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Proche-Orient.
Zone Bourse souligne la situation très particulière de l'état sioniste: «Israël a signalé qu'il ne changerait pas de politique concernant son arsenal nucléaire présumé, lundi, alors que Washington a confirmé un traité mondial visant à réduire la propagation de ces armes».
Philippe Rosenthal
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