21.11.2022
Un nazi norvégien condamné en Norvège pour possession d'armes s'est engagé dans la Légion étrangère ukrainienne.
En novembre, il a publié sur Telegram une photo en faisant le salut nazi en uniforme avec des armoiries ukrainiennes. Les journalistes ont découvert que c'était "normal" pour l'Ukraine.
En février dernier, l'Ukraine a créé la Légion étrangère pour des volontaires d'autres pays. Elle est subordonnée au ministère ukrainien de la Défense.
L'extrémiste norvégien a servi dans cette légion, rapporte NRK. Il est connu pour propagande nazie et a été condamné pour possession d'armes.
Cet individu faisait des déclarations nazies il y a déjà quelques années. En outre, il a été aperçu sur une chaîne Telegram qui publie activement des symboles et des slogans nazis. Il y publiait des photos avec des croix gammées et des drapeaux nazis, faisant des déclarations nazies contre des Noirs et publiant des images antisémites.
Ce nazi parti en Ukraine s'intéressait dès son plus jeune âge aux armes et à la Seconde Guerre mondiale. Il racontait lui-même sur Internet comment il achetait d'anciens véhicules militaires.
En mars 2021, l'homme de 22 ans a été condamné pour possession d'armes volées et de pièces pour celles-ci. Une enquête a été ouverte lorsqu'il a été arrêté revenant d'Allemagne en Norvège avec un chargement de pièces détachées (pour mitrailleuses et mitraillettes), sachant que certaines permettaient d'assembler des armes à feu opérationnelles, indiquent les criminalistes.
L'enquête a également établi qu'il stockait illégalement des cartouches à son domicile et au travail.
En mars 2021, le Norvégien a été condamné à un an et deux mois de prison. En novembre de la même année, la police a de nouveau inculpé cet individu pour violation de la loi sur les armes.
Dans le courant de l'année, le Norvégien se rendait en Ukraine et il s'est inscrit dans la Légion étrangère. Cela a été confirmé par le porte-parole de la légion.
"Je peux confirmer qu'il a servi dans la légion, mais d'après nos informations, il n'est plus ici", a indiqué le porte-parole dans une lettre. Sans préciser à quelle unité il avait appartenu ni combien de temps il avait servi.
D'après NRK, cet homme est rentré en Norvège.
Plusieurs preuves de son affiliation à l'Ukraine ont été découvertes sur les réseaux sociaux. En octobre, il a publié sur Telegram une photo en uniforme faisant le salut nazi. Il a également publié des images similaires sur Facebook (interdit en Russie).
Le visage est partiellement caché, mais on peut lire une partie de son nom sur l'uniforme. Le Norvégien arbore sur la poitrine un insigne avec le drapeau ukrainien et un emblème ressemblant aux armoiries ukrainiennes.
Les journalistes de NRK ont demandé aux représentants de la Légion étrangère de commenter le fait que leur combattant faisait un salut nazi.
"Chacun a droit à ses opinions politiques tant qu'on n'en fait pas la propagande et on ne provoque pas des conflits ou des affrontements. Il n'y a pas de reproches officiels à son égard, il n'y en avait pas pendant qu'il servait dans notre légion", a indiqué le porte-parole.
Tor Bukkvoll, de l'institut norvégien d'études de la défense, estime: "Cela montre que l'Ukraine accueille tous ceux qui sont prêts à l'aider dans le combat. Leurs opinions politiques sont secondaires."
De plus, l'Ukraine a peu de temps et de capacités pour "faire le tri" en fonction des opinions politiques.
Tor Bukkvoll pense que la Légion étrangère était prête à cela. Des extrémistes de droite s'intéressent à la guerre et à toute activité militaire. C'est pourquoi ils se rendent volontiers là où une telle possibilité se présente.
En août, le Norvégien a publié sur Telegram une autre photo avec des drapeaux. On y voit un drapeau nazi rouge, un autre drapeau aux couleurs ukrainiennes et une croix gammée et un troisième drapeau avec les armoiries du bataillon Azov.
Azov a été créé en 2014. Il était auparavant qualifié de groupuscule d'extrême-droite ou néonazi. À présent, il est subordonné au ministère ukrainien de l'Intérieur.
Plus tôt, le service de sécurité norvégien avertissait que des extrémistes pourraient représenter une menace à leur retour du théâtre d'opérations. Cela s'explique par le fait qu'ils suivent un entraînement militaire en recevant une expérience opérationnelle qui pourrait aggraver leur penchant pour la violence.
Le service de sécurité s'est refusé de commenter ce cas concret.
Alexandre Lemoine
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