06.01.2023
Commentant le gel des avoirs russes, Pierre de Gaulle, le petit-fils de l'ancien président français, Charles de Gaulle, qui est aussi conseiller en stratégie et finance d’entreprise, a déclaré, dans un entretien publié par AgoraVox, qu'aucune autre nation «depuis les persécutions juives pendant la Deuxième Guerre mondiale n’a subi autant de spoliations que le peuple russe actuellement».
L'entente entre la France et la Russie, c'est essentiel pour la stabilité de l'Europe. Pour Pierre de Gaulle, «c’est extrêmement important pour la France de garder et de préserver, de promouvoir une relation d’entente et de coopération avec la Russie tout d’abord par les liens historiques, la communauté de destins qui nous unit et aussi parce que préserver et garder une relation avec la Russie est la garantie d’une stabilité et de prospérité en Europe et dans le monde». Il rajoute, «que tout le monde en souffre, et que ça fragilise grandement cet équilibre» que son «grand-père s’est toujours efforcé de préserver, même au moment les plus difficiles de l’histoire et tout au long de la guerre froide, mais partant aussi, de la deuxième guerre mondiale .
Observateur Continental a rappelé qu'à l’occasion de son séjour en URSS, Charles de Gaulle a signé les accords franco-soviétiques de coopération en 1966 favorisant un rapprochement avec Moscou. Et, la population russe cite encore aujourd'hui la figure du général de Gaulle pour évoquer les liens profonds d'alors avec la France. Pierre de Gaulle évoque la France de son grand-père qui était l'alliée de la Russie contre l'Allemagne nazie: «La Russie étant un des pays dans le camp des vainqueurs avec la France contre l’occupant nazi, mon grand-père s’est toujours efforcé de préserver cette relation avec la Russie toujours, toujours».
Les Etats-Unis utilisent cette crise ukrainienne pour déstabiliser l'Europe. «Je pense qu’il est de l’intérêt de la France de continuer cette politique et cet équilibre parce que c’est essentiel à la stabilité de l’Europe», martèle-t-il. Son analyse de la situation actuelle le pousse à penser que «l’opinion publique commence à prendre conscience du jeu pervers et des mensonges américains et en particulier de l’Otan, d’utiliser cette crise ukrainienne pour déstabiliser l’Europe» car «l’Europe alliée avec la Russie représente un bloc fort aussi bien politiquement, qu’économiquement, que culturellement, que socialement, d’environ 500 millions de personnes». «Depuis la guerre du Vietnam et depuis les crises économiques qui ont succédé, liées notamment à l’abandon de l’étalon or sur le dollar, les Américains ont toujours essayé», d'après lui , «par la force, par la ruse, et par leur politique, de rattraper cette perte d’influence à la fois économique, à la fois politique, de rattraper la perte d’influence du dollar comme seul monnaie d’échange dans le monde et que cette politique continue».
Les déclencheurs de guerre sont les Américains. C'est un Pierre de Gaulle en colère qui s'exprime dans l'entretien: «Je me révolte et je m’insurge contre cette malhonnêteté intellectuelle dans la crise ukrainienne parce que les déclencheurs de guerre sont les Américains, les déclencheurs de guerre sont l’Otan». Afin de prouver son affirmation, il cite «comme preuve les déclarations récentes de Madame Merkel qui a dit qu’elle n’avait jamais eu l’intention d’appliquer les accords de Minsk qui ont été négociés et signés pour garantir la sécurité, l’intégrité et le respect des populations russophones du Donbass et que les Allemands et les Français se sont portés garants de ces accords pour l’équilibre, la stabilité et la protection des populations dans cette région». «Madame Merkel, en disant qu’elle n’avait vu jamais eu l’intention d’appliquer les accords de Minsk a tout fait pour laisser l’Otan armer l’Ukraine, a tout fait pour poser les bases de ce conflit et je trouve que c’est grave parce qu’il y a des millions de personnes qui en souffrent», rajoute-t-il.
Pour Pierre de Gaulle, la politique de l'UE porte une lourde responsabilité: «En autorisant cette expansion nationaliste ukrainienne elle a laissé entre 16 et 18000 personnes se faire tuer, être bombardées. Elle a laissé ces populations ukrainiennes nationalistes annihiler la culture russe, annihiler le sentiment même de leur appartenance à la Russie. Elle a annihilé leur possibilité de pratiquer la langue et elle a laissé malheureusement ces crimes s’installe»r. L'Occident a, donc, sciemment contribué à cette guerre et à cette escalade et «les Etats-Unis continuent malheureusement cette escalade militaire dont les populations ukrainiennes sont les premières à souffrir mais aussi les populations européennes».
Guerre économique. Le descendant du général de Gaulle, voyant la liste «des sanctions» contre la Russie, déclare que «tout ça a été organisé très longtemps à l’avance et qu’il s’agit en fait d’une guerre économique aussi, dont les Américains sont les bénéficiaires». Il rappelle que «les Américains vendent leur gaz 4 à 7 fois plus cher aux Européens qu’ils ne le font que pour leur propre pays» et que «chacun dans son quotidien en souffre en Europe parce que tout cela provoque une crise économique et financière qui est absolument sans précédent». Il fait remarquer que «c'est légitime et normal que les Russes se défendent parce que c’est 11000 sanctions qui ont été prononcées contre eux, plus un neuvième train de sanctions».
Le gouvernement français déconstruit la France. Il s'exclame être «contre la politique qui est pratiquée actuellement par le Président de la République et son gouvernement, notamment en ce qui concerne la relation avec la Russie», en expliquant que le gouvernement actuel en France, ne «respecte pas tout l’historique, toute l’ancienneté, toute la proximité des relations» qui ont existé avec la Russie. Pierre de Gaulle dénonce, en outre, «un système [en France] qui tend à déconstruire les valeurs essentielles qui sont la famille, la tradition et la religion», alors que «le président Poutine maintient ces valeurs». Il aimerait voir en France «un leader politique qui fasse la promotion de ces valeurs et de la grandeur de la France».
«J’ai été un des premiers à dénoncer les mensonges, l’injustice et la spoliation [de la Russie, dont [le peuple russe] fait l’objet, ce que je trouve absolument scandaleux parce qu’on ne peut pas punir une nation, on ne peut pas punir un peuple pour des raisons de crise, sachant que c’est contraire non seulement aux libertés fondamentales, au droit international et c’est une très grande injustice», dénonce-t-il dans l'entretien d'AgoraVox.
Pierre Duval
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