01.02.2023
Selon les observations de la CGT, «les travailleurs montrent qu’ils n’ont pas envie de négocier». L’intersyndicale appelle à de nouvelles manifestations le mardi 7 février et le samedi 11 février. Les médias français parlent d’un succès de la manifestation, d’un record contre une réforme sociale depuis 1995.
La chef du gouvernement français, Elisabeth Borne, qui recevait le président de la Rada (parlement monocaméral ukrainien) Rouslan Stefantchouk, à Paris ce 31 janvier, continue de refuser d’entendre les citoyens français et persiste à dire qu’il faut cette réforme. Pour la France, la priorité se porte sur l’aide et le soutien financier à l’Ukraine, même si Ruslan Stefanchuk a lancé à l’Assemblée nationale: «Chers amis, n’ayez pas peur d’un affrontement direct avec la Russie. Il est déjà là».
Une journée de mobilisation record. Le Monde relate: «Selon les autorités, près de 1,3 million de personnes ont manifesté dans toute la France, un record contre une réforme sociale depuis 1995». La CGT a, elle, avancé le chiffre de 2,8 millions de personnes. Observateur Continental avait rapporté que 1,12 million de Français ont manifesté pour protester contre le projet de loi, dont 80.000 à Paris le 19 janvier, selon le ministère de l'Intérieur, et pour la CGT, ils étaient «plus de deux millions» en France. Pour le gouvernement français, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Gabriel Attal, mardi soir sur le plateau de TF1 a lancé: «Mon message aux syndicats est clair: si vous continuez à vous mobiliser, continuez à le faire en respectant les Français qui travaillent, qui se lèvent le matin, parce qu’à la fin quand il y a des blocages, c’est toujours eux qui trinquent».
«Cela ne nous fera pas reculer». BFMTV, citant une «source gouvernementale», fait savoir que le gouvernement ne veut pas reculer: «S'il y a une grande manif tous les dix jours, cela ne nous fera pas reculer». Le Monde confirme que «la première ministre française, Elisabeth Borne, a affirmé garder le ‘’cap’’». «La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons. Le débat parlementaire s’ouvre. Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet avec un cap: assurer l’avenir de notre système par répartition. C’est notre responsabilité!», a-t-elle tweeté.
La Première ministre française maintient sa position. A la veille du début de l'examen du projet sur les retraites en commission à l'Assemblée nationale, et à deux jours de la nouvelle mobilisation nationale du 31 janvier, Elisabeth Borne a lancé l’âge légal de départ à 64 ans «n'est plus négociable». Gerald Darmanin, le ministre de l’Intérieur avait jeté dans le débat avant la manifestation du 19 janvier une phrase-choc: «La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays».
Une réforme des retraites vraiment nécessaire? Observateur Continental a cité la remarque de Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, qui a tweeté: «Le président du COR l'a redit (…) devant la commission des finances: il n'y a pas de nécessité économique à réformer le système des retraites en France». Le président du Conseil d'orientation des retraites (COR), Pierre-Louis Bras, a affirmé que «les dépenses des retraites ne dérapent pas» car «elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme».
Chose intéressante, Le Monde a rapporté une salve lancée à l’encontre de Pierre-Louis Bras de la part de la Première ministre française: «Tensions entre le Conseil d’orientation des retraites et Matignon»; «La première ministre, Elisabeth Borne, a reproché au président du COR, Pierre-Louis Bras, d’avoir une ‘’position assez personnelle’’ sur l’état des finances du système».
Les régimes spéciaux des retraites des députés et des sénateurs pas concernés. En outre, le député Charles De Courson a soulevé un lièvre au sujet de la réforme des retraites signalant que les retraites des députés et des sénateurs ne sont pas concernées. «Expliquez-nous pourquoi vous supprimez, vous mettez en extinction, pour être précis, 5 régimes et pas les 9 autres? Il y en a 14. Et pourquoi, en particulier, vous mettez en extinction le régime des élus du CESE, enfin, des membres du CESE, pour être précis, mais pas celui, de l'Assemblée nationale et du Sénat, des députés et des sénateurs». La remarque est importante puisque les sénateurs et les députés discutent et valident une loi sur la réforme des retraites alors qu’ils ne sont pas inquiétés par ce projet de réforme.
Soutien total à l’Ukraine et obligation donnée aux Français de travailler plus longtemps. La visite de Rouslan Stefantchouk à Paris lors de la manifestation du 31 janvier est un signal envoyé aux manifestants français. A la date du 13 décembre dernier, la France a dépensé «au total 2,7 milliards d'euros» pour l’Ukraine. La France a ses priorités et préfère financer un conflit en Ukraine au lieu de soutenir les citoyens français. «C’est insupportable pour des millions de citoyens, la répartition des richesses produites est tellement injuste et inégalitaire qu’on ne se laissera pas imposer une réforme tellement injuste, brutale et antisociale», accuse la CGT qui affirme que «retirer ce projet est la seule voie possible».
Pierre Duval
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram: https://t.me/observateur_continental